Ukraine : Le conflit s'intensifie dans l'Est, Moscou menacée par de nouvelles sanctions

Publié par Dknews le 28-04-2014, 17h34 | 23

De nouveaux troubles ont éclaté lundi dans l'Est de l'Ukraine, où des opposants armés se sont emparés d'un bâtiment public à Kostiantynivka, ville proche de Donetsk, alors que les 28 Etats membres de l'Union européenne (UE) discutaient de nouvelles sanctions contre la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne.Des éléments armés ont pris le contrôle dans la journée du bâtiment de la mairie de Kostiantynivka, ville de 80.000 habitants.

Selon des médias, une vingtaine d'hommes en uniformes assuraient la garde devant la mairie et le siège de la police. En outre, la situation demeurait tendue à Slaviansk, bastion des militants séparatistes «pro-russes» dans l'Est, où les barrages autour des bâtiments officiels restaient en place, tenus par des hommes armés, selon les mêmes sources. C'est dans cette ville, à une vingtaine de kilomètres de Kostiantynivka, que des militaires en mission de contrôle pour le compte l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été détenus la veille.

Et un membre de l'équipe a été libéré quelques temps après. Lundi, une porte-parole des opposants au nouveau pouvoir à Kiev, Stella Khorocheva, a indiqué que «les négociations sont en cours avec l'OSCE» pour la libération de onze membres de la mission, sept étrangers et quatre Ukrainiens. Le dirigeant séparatiste et maire autoproclamé de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev, avait qualifié les observateurs retenus de «prisonniers de guerre».

Les éléments séparatistes à Slaviansk détiennent également depuis dimanche trois militaires hauts gradés ukrainiens, qu'ils accusent d'espionnage. La veille, le siège de la télévision régionale de Donetsk a été saisi dimanche par des militants «pro-russes». Un autocollant de la «république de Donetsk» autoproclamée a été collé sur le trident, symbole de l'Etat ukrainien sur une plaque à l'entrée.

Réunion de l'UE pour discuter de nouvelles sanctions contre Moscou

Alors que le conflit s'intensifie dans l'Est de l'Ukraine, les ambassadeurs des 28 Etats membres de l'Union européenne (UE) ont entamé dans la journée une réunion à Bruxelles pour discuter de nouvelles sanctions contre la Russie concernant la crise en Ukraine. Les Européens en concertation à Bruxelles devraient annoncer dans la journée un durcissement de leurs sanctions, «en concertation avec Washington».  

Le président américain Barack Obama a annoncé lundi à Manille (Philippines) que les nouvelles sanctions américaines visant la Russie concernant la crise en Ukraine seront dévoilées dans la journée, en précisant qu'elles frapperaient des individus, des entreprises et les importations russes de matériel militaire de pointe. Les nouvelles sanctions américaines «se fondent sur les sanctions déjà en place», a indiqué M. Obama au cours d'une conférence de presse à Manille, ultime étape d'une tournée asiatique.

Il a indiqué que son administration dévoilerait une liste «d'individus et d'entreprises» concernés, vraisemblablement dans l'entourage du président russe Vladimir Poutine que Washington accuse de ne pas respecter l'accord conclu à Genève pour faire baisser les tensions en Ukraine. Les sanctions renforcées viseront en particulier les importations russes de «matériel de défense high-tech», selon M. Obama.

Moscou assure vouloir œuvrer à une désescalade

Face aux accusations occidentales sur son rôle dans la crise ukrainienne, la Russie a assuré dimanche faire tout son possible pour faire baisser la tension. Le ministère russe des Affaires étrangères avait indiqué dans un communiqué que la Russie soutenait toujours la «pleine mise en œuvre» de l'accord de Genève, qui prévoit notamment le désarmement des groupes armés illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés dans les villes ukrainiennes, dans la capitale comme dans l'Est. 

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait de son côté souligné la nécessité de prendre au plus vite des «mesures urgentes» pour parvenir à une désescalade de la situation en Ukraine, lors d'une conversation téléphonique samedi avec le secrétaire d'Etat américain, John Kerry.