«Attaques acoustiques» à Cuba : 16 employés de l'ambassade américaine touchés

Publié par DKnews le 25-08-2017, 16h36 | 27

Au moins seize employés de l'ambassade des Etats-Unis à Cuba ont été touchés par de mystérieuses «attaques acoustiques», a annoncé jeudi le département d'Etat américain.Ces Américains, «membres de la communauté de notre ambassade», ont tous ressenti «certains symptômes» et «ont reçu des soins médicaux aux Etats-Unis ainsi qu'à Cuba», a déclaré devant la presse à Washington sa porte-parole Heather Nauert.

Cette mystérieuse affaire n'a été dévoilée que début août, mais elle remonte à plusieurs mois: les premiers «symptômes physiques» ont été signalés fin 2016 et, dès le 23 mai, sans attendre d'y voir plus clair, les Etats-Unis ont décidé dans une première riposte l'expulsion de deux diplomates cubains en poste à Washington.

L'administration américaine n'avait pas dévoilé jusque-là combien de ses employés avaient été touchés. La porte-parole du département d'Etat a assuré jeudi que les attaques avaient cessé, mais que Washington ne sait toujours pas «qui les a perpétrées».

Heather Nauert a toutefois refusé une fois de plus de décrire les symptômes ressentis, et n'a pas souhaité commenter les informations de la chaîne de télévision américaine CBS News selon lesquelles un médecin américain a diagnostiqué certains cas de légères lésions cérébrales d'origine traumatique.

Jusqu'ici, seule une perte d'audition avait été évoquée par le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson ainsi que par le Canada, dont un des diplomates en mission à Cuba est également concerné.
Interrogé le 11 août sur ces «attaques acoustiques», menées selon des médias américains avec des appareils soniques sophistiqués déployés à l'intérieur ou à l'extérieur de la résidence de plusieurs diplomates, Rex Tillerson s'était borné à appeler les autorités cubaines à faire «la lumière» sur leurs auteurs.

La Havane a d'ores et déjà annoncé avoir lancé une enquête «exhaustive, prioritaire et urgente», tout comme Washington dont les investigations sont toujours en cours.

Dans un premier temps, les Etats-Unis ont donc discrètement pris une mesure de représailles, au printemps, en expulsant deux diplomates cubains.

Mais Washington ne semble pas penser, pour l'instant, que La Havane, qui a longtemps qualifié de «nid d'espions» la mission diplomatique américaine à Cuba, soit directement derrière les attaques.

«Nous considérons que les Cubains sont responsables comme tout pays hôte est responsable de la sécurité et de l'intégrité physique des diplomates qui se trouvent sur son territoire», avait justifié début août le chef de la diplomatie américaine. «Nous ne pouvons pas accuser à ce stade un pays ou qui que ce soit», avait renchéri sa porte-parole.