Algérie - Corée du Sud : Alger : Lancement d'une étude de faisabilité d’un centre de traitement intégré des déchets

Publié par DK News le 27-08-2017, 19h30 | 58

Une étude de faisabilité d’un centre de traitement intégré des déchets (centre d'enfouissement technique de Hamici) au profit de la wilaya d’Alger a été lancé dimanche dans le cadre de la coopération algero-sud-coréenne.

Ce projet d'étude a été lancé lors d’un atelier dédié à la coopération bilatérale en matière de protection de l’environnement et la gestion des déchets en présence de la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Mme Fatma Zohra Zerouati, et de l’ambassadeur sud-coréen, Park Sang-Jin.

 Cette étude qui s’étalera sur une période de dix mois a été confiée à l’Agence nationale des déchets (AND) pour la partie algérienne et à l’Institut Coréen de l’Industrie et de la Technologie de l’Environnement (KEITI) pour la partie sud-coréenne.

L’étude sera financée par la partie sud-coréenne, et ce, dans le cadre de la coopération entre les deux pays, a expliqué, M. Tebbani, directeur de l'Environnement au niveau du ministère.

 L’objectif étant de renforcer le dialogue dans le domaine de la protection de l’environnement pour permettre, ainsi, un échange de bonnes pratiques et de savoir-faire entre les acteurs des deux pays.

Mme Zerouati a insisté, dans une allocution prononcée à l'occasion de cet atelier, sur l'adoption d'une "approche nationale dans la gestion des déchets" tout en affirmant l'engagement de son département ministériel dans ce cadre.

Le projet d'étude au profit de la capitale permettra, selon elle, de tirer profit de l’expérience et du savoir-faire de la Corée du sud dans le domaine de la gestion des déchets, soulignant que 3000 de tonnes de déchets par jour sont recensés pour la capitale seulement.

Elle a également exprimé sa satisfaction quant à la coopération bilatérale et les rapports d'amitié qui existent entre l'Algérie et la Corée du sud.

 Et dans une déclaration à la presse, la ministre a relevé l'impératif de passer à une autre étape, qui est de rendre les déchets "une source d'emploi et d'énergie et permettre l'usage de plusieurs matières premières, et ce, grâce au traitement mécanique et du recyclage".

 Soulignant la participation de tous les chercheurs et autorités concernés par la réalisation de ces objectifs, la ministre a estimé que "nos déchets sont notre prochain pétrole et constituent une source de richesses en allant vers le traitement mécanique et le recyclage ".

"Après dix mois (finalisation de projet d'étude), on pourra passer à une gestion effective et efficace des déchets, afin de réaliser les objectifs de développement durable", a-t-elle précisé en exprimant son souhait de voir le partenariat avec les Sud-coréens s'étaler aux autres wilayas du pays.

Pour Mme Zeroauti, il y aura à terme un travail de terrain qui sera mené par les autorités locales qui permettra l'amélioration du cadre de vie du citoyen et la lutte contre la pollution.

Elle a également évoqué les grandes actions de sensibilisation qui seront menées, à travers notamment un projet avec le ministère de l'Education nationale.

"Nous sommes tous concernés par la gestion des déchets, dont le citoyen qui doit, quant à lui, participer au tri des déchets à son niveau", a-t-elle soutenu.

Pour sa part, M. Sang-Jin a affirmé que les liens entre l'Algérie et son pays sont "très forts", ce qui permet, selon lui, de se lancer dans de nouveaux projets. S'agissant du projet d’étude au profit de la wilaya d’Alger, il a souligné qu'il relève du problème de la gestion des déchets. Pour rappel, cette coopération a permis l’élaboration de deux masters plans pour l’amélioration de la gestion des déchets au niveau des communes de Blida et de Bordj Bou Arreridj. Ainsi, cette étude au profit de la wilaya d'Alger est une continuité des deux études réalisées au profit des wilayas de Blida et de Bordj Bou Arreridj, selon M. Tebbani qui a souligné que ce projet va permettre "l'examen des possibilités de partenariat et l'élaboration de schémas techniques financés complétement par la Corée du sud".

Un mémorandum d'entente et de coopération avait été signé le 25 mars 2014 à Alger entre le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'environnement et le ministère de l'Environnement de la République de Corée portant sur le renforcement de la coopération bilatérale en matière de protection de l'environnement.

Un accord de coopération avait également été signé entre l'AND et KEITI pour la mise en place d'un schéma directeur de gestion des déchets solides dans les villes de Bordj Bou Arreridj et Blida.

 

Plusieurs problèmes de gestion des unités de traitement des déchets relevés

Lors de cette rencontre, un exposé a été présenté par le représentant de KEITI qui a relevé les problèmes de gestion des unités de traitement des déchets.

Ces problèmes portent sur l'augmentation des volumes des déchets collectés, qui sont de l'ordre de 1800 tonnes/jour, soit une hausse de 80% par rapport aux prévisions à l'étude de 1.000 tonnes/jour.

Il a aussi été relevé une augmentation de la production de "lixiviats" qui s'est établie à 160 tonnes/jour par rapport aux 80 tonnes/jour prévues, provoquant l'insuffisance de capacité de l'installation.

Quant au recyclage des déchets, un faible taux a été signalé, à cause du tri manuel et de l'augmentation des volumes des déchets réceptionnés. Il a été également constaté un manque de personnel expert en gestion du centre d'enfouissement (traitement des lixiviats, biogaz).

 A cet effet, le représentant de l'institut coréen a affirmé la nécessité d'améliorer les installations existantes et d'implanter une nouvelle unité de traitement des déchets plus écologique. Les experts Sud-coréens ont aussi insisté sur l'augmentation de la durée de vie du centre d'enfouissement en haussant le taux de recyclage et en réduisant les volumes de déchets enfouis. Le centre d'enfouissement technique de Hamici couvre plus de 95 hectares avec une capacité d'enfouissement de dix millions de tonnes (7 zones, 1,6 million de tonnes/zone).