FAO : Promouvoir les cultures agricoles sous-utilisées en Afrique

Publié par DK News le 29-08-2017, 20h56 | 16

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Consortium africain des cultures orphelines (AOCC) ont uni leurs forces pour promouvoir l'exploitation des espèces de cultures négligées et sous-utilisées, qui constituent de précieuses ressources alimentaires, a-t-elle informé sur son site web.

Des scientifiques et des décideurs politiques commencent maintenant à reconnaître la valeur de ce que l’on appelle les  cultures orphelines, confirmant ainsi ce que les communautés locales ont toujours su depuis des générations.

Les dattes du désert, l’igname africain, et le Ber (un arbre plutôt solide caractérisé par ses baies riches en vitamines) amplifient le paradigme: bien que non commercialisées à l'échelle internationale, ces cultures se développent uniquement dans leur environnement local et jouent un rôle prédominant en matière de contribution aux différents régimes alimentaires qui existent en Afrique.

D'après la FAO, les espèces négligées et sous-utilisées l’ont été par ceux qui en ont le plus besoin. Parmi les 30 000 espèces de plantes comestibles, seules 30 sont utilisées pour nourrir les gens à travers le monde.

Pourtant, ces cultures peuvent contribuer à diversifier la production alimentaire, en ajoutant de nouvelles espèces à nos régimes alimentaires, ce qui aurait pour effet d’améliorer l'apport en nutriments particuliers (à savoir en aminoacides essentiels, en fibres et en protéines).

En plus, elles offrent des avantages économiques et environnementaux. Les agriculteurs peuvent les faire pousser toutes seules au sein de leur système de rotation ou les planter entre d’autres cultures, protégeant et améliorant ainsi l’»agro-biodiversité».

Avoir un plus large choix d'espèces dans un système de rotation de cultures permet aux agriculteurs de créer un système de production plus durable. En changeant les espèces d’un système de rotation des cultures, le cycle de certains parasites et maladies est perturbé et le risque d’infestations est par conséquent limité.

«La FAO souhaiterait encourager les investissements dans la recherche et l’amélioration de la productivité, de l’adaptabilité et de l’utilisation des cultures négligées», a déclaré, à ce titre, M. Ren Wang, sous-directeur général de la FAO, annonçant que de nouveaux efforts allaient être entrepris afin de promouvoir une plus grande utilisation des espèces de cultures négligées et sous-utilisées et leurs variétés à travers le continent africain.

Le Centre international pour la recherche en agroforesterie (ICRAF), la FAO et d’autres partenaires ont convenu de travailler ensemble en vue de renforcer les capacités des pays membres de la FAO et de recentrer leurs recherches et leurs efforts en matière de développement sur les systèmes de sélection des plantes et de livraison des semences. Le Consortium africain des cultures orphelines (AOCC), fondé par le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et Mars Incorporated, vont procéder au séquençage des génomes de 101 cultures africaines sous-utilisées et mettre ces informations à disposition du public.

L’AOCC forme également des scientifiques africains spécialisés dans les plantes afin de rendre les cultures et leurs variétés plus nutritives, mais également d'améliorer leurs rendements et leur capacité de résistance face aux effets du changement climatique.