Nucléaire iranien : Un ancien conseiller d’Obama appelle l’UE à ne pas céder face à Trump

Publié par DKnews le 16-09-2017, 16h41 | 22

Robert Malley, ancien conseiller de Barack Obama, a appelé l’Union européenne et la France à ne pas céder face à Donald Trump, qui veut revoir l’accord nucléaire avec Téhéran, conclu en 2015.

Dans une tribune publiée samedi par Le Monde, intitulée «Il faut sauver l’accord sur le nucléaire iranien», Robert Malley a souligné que «l’accord parce qu’il fut négocié et conclu avec des partenaires européens, et parce qu’il en va de la sécurité de l’Europe, la France a un rôle central à jouer dans sa préservation».

Il estime que mettre fin à l’accord nucléaire avec l’Iran, «sous prétexte de violations inventées ou de renégociations illusoires», aurait en effet des conséquences «désastreuses», notamment entre autres un possible sprint nucléaire iranien, une aggravation des tensions géopolitiques et sectaires régionales et une érosion du système global de non-prolifération.

Il s’agira pour Donald Trump, d’après lui, de comprendre «clairement que possible» que ses partenaires (les pays signataires : Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne et Union européenne)  ne transigeront  pas sur le respect de l’accord, qu’ils continueront à en appliquer les termes si l’Iran fait de même, y compris en l’absence de toute+amélioration+, et que l’administration américaine se trouverait bien seule si elle prenait un autre chemin».

Cependant, Robert Malley pense que personne ne peut prédire «ce que fera ce président imprévisible face à une telle résistance européenne», ajoutant qu’en l’absence de celle-ci, l’accord du 14 juillet 2015 «sera lourdement menacé, son avenir compromis».

«Nul ne s’aventurerait à imputer à Donald Trump une quelconque vision stratégique, tant lui manquent le jugement et même la simple patience nécessaires. Instincts et impulsions, en revanche, le président américain en a à revendre, au premier rang desquels la volonté de systématiquement défaire l’héritage de son prédécesseur, qu’il s’agisse du plan de ré-forme du système de santé, de l’accord climatique de Paris ou de l’ouverture vers Cuba», soutient-il.

Donald Trump continue à critiquer «le pire accord  qu’il n'a jamais vu et qui  n’aurait jamais dû être conclu», maintenant ainsi le suspense sur son éventuel remise en cause. Il promet de se prononcer avant le 15 octobre.

Selon de nombreux observateurs, «il veut pousser l’Iran à la faute et se donne le temps pour chercher un  indice prouvant que Téhéran viole l'accord», même si les rapports de l'Onu affirment le contraire.