Rohingyas : Crainte d'une catastrophe sanitaire dans les camps

Publié par DKnews le 23-09-2017, 15h40 | 18

La situation des réfugiés Rohingyas au Bangladesh est «catastrophique» se sont alarmées les Nations unies et les ONG, qui ont appelés à l'aide mondiale afin d'éviter «une catastrophe sanitaire».

«Il faudra 167 millions d'euros (200 millions de dollars) au cours des six prochains mois pour affronter la catastrophique crise humanitaire des réfugiés rohingyas venus de Birmanie», a affirmé l'ONU.

«Toutes les conditions sont réunies pour qu'une épidémie se déclare et se transforme en une catastrophe de grande ampleur», a expliqué à son tour  le coordinateur d'urgence de Médecins sans frontières (MSF), Robert Onus, dans un communiqué publié jeudi soir où il est souligné la crainte de MSF d'épidémie de choléra et de rougeole.

Plus de 429.000 musulmans rohingyas ont fui au Bangladesh ces dernières semaines pour échapper à une campagne de répression de l'armée birmane  qualifiée d'«épuration ethnique» par l'ONU.

A leur arrivée au Bangladesh, les rescapés trouvent des camps débordés et sont contraints de déboiser les collines, ou de s'installer sous de simples bâches au bord des routes. Et les pluies torrentielles de ces cinq derniers jours ont transformé en bourbiers toute la zone, faisant craindre des glissements de terrain.

«Les camps sont surpeuplés à ce stade, ils débordent littéralement», a déclaré à Genève Andrej Mahecic, le porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), qui évoque le risque de maladies. Dans cette région frontalière, des dizaines de milliers de personnes vivaient déjà dans des camps, dans des conditions précaires avant ce nouvel exode.

Et chaque jour de nouveaux réfugiés arrivent au Bangladesh après des jours entiers de marche sous la pluie souvent. Mais l'acheminement de l'aide est compliqué car la zone est immense et il n'y a pas de route à l'intérieur des camps.

Faute d'eau potable, les gens boivent de l'eau collectée dans les rizières, les flaques, ou dans de petits puits creusés à la main et souvent contaminés par des excréments.

«Chaque jour nous recevons des adultes sur le point de mourir de déshydratation», explique Kate White. «Habituellement c'est très rare chez les adultes et cela montre bien que nous sommes face à une urgence de grande ampleur».

La minorité rohingyas de Birmanie est considérée comme l'une des communautés les plus persécutées au monde. Avant la crise actuelle, environ un million vivaient en Birmanie mais ils sont depuis 1982 des étrangers dans ce pays, qui leur a retiré la citoyenneté. Vendredi matin, une bombe a explosé vendredi dans l'enceinte d'une mosquée dans l'ouest de la Birmanie, dans un district plutôt épargné par les troubles.

Le gouvernement birman a dénoncé une tentative des «terroristes» d'«effrayer la population», avant la prière du vendredi.