La majorité des membres du Conseil de la nation saluent le contenu du Plan d'action du gouvernement

Publié par DKnews le 26-09-2017, 19h01 | 34

La majorité des membres du Conseil de la Nation, intervenus au premier jour du débat autour du Plan d'action du gouvernement, se sont dits satisfais des mesures «rassurantes» qu'il contient alors que d'autres ont remis en cause son efficacité et sa capacité à permettre au pays de surmonter la crise économique.

Estimant que le Plan d'action du gouvernement, examiné à la  chambre haute du Parlement, «se veut une réponse aux aspirations des citoyens», M. Abbes Bouamama, du Rassemblement national démocratique (RND), a apporté son soutien à l'ensemble des mesures qu'il contient partant, a-t-il dit «d'une vision réaliste ciblant tous les secteurs et prenant en compte tous les développements de l'heure».

S'agissant des «sceptiques», il a affirmé qu'ils «étaient connus de tous autant que leurs desseins» expliquant qu'il s'agit en fait d»«exploiter la conjoncture pour porter atteinte à l'unité nationale suivant des agendas extérieurs».

Quant aux partis de l'opposition, M. Bouamama a déploré que ces derniers «ne respectent pas la volonté du peuple» et que «leur souci majeur reste leurs sièges même si c'est au détriment du citoyen et de l'intérêt général».

Abondant dans le même sens, M. Ahmed Bouziane du tiers présidentiel a salué ce Plan «ambitieux», «prometteur» et «audacieux» dans son approche.

Soulignant l'importance de la stabilité politique dont jouit l'Algérie au milieu du chaos international et régional ambiant, il a estimé que les velléités de semer la zizanie «ont essuyé un échec cuisant» grâce à la maturité du peuple et à la vigilance des forces de sécurité. Evoquant par ailleurs la situation de plusieurs secteurs concernés par le Plan d'action comme l'Enseignement supérieur, il estimé que «le système L.M.D n'a pas bien réussi chez nous car il n'a pas été appliqué correctement» fustigeant, par la même occasion, «le laisser-aller et la dilapidation de l'argent public» caractérisant les £uvres universitaires.

Concernant le système éducatif, le membre du tiers présidentiel a attribué «la régression du niveau» au «départ des compétences remplacées par un encadrement auquel l'expérience fait défaut», prônant, dans ce sens, une sélection parmi les diplômés des écoles nationales supérieures pour pouvoir relever le niveau.

Pour Mme Louiza Chachoua, du tiers présidentiel, la crise économique qui dure depuis plus de trois années a imposé des  défis particuliers impliquant des mesures spéciales contenues dans ce Plan qu'elle a qualifié de «saut qualitatif» en termes de défis pour la construction d'une économie nationale forte, la réduction de la dépendance aux hydrocarbures et la préservation du niveau de vie des citoyens tout en évitant le recours à l'augmentation des impôts ou à imposer de nouveaux.

Abordant les différents problèmes dont souffre le secteur de la santé, Mme Chachoua a expliqué que «le principe de la gratuité des soins garantit en théorie ce droit à tout un chacun» mais la pratique, a-t-elle dit «révèle une consommation excessive et anarchique des offres de soins», estimant que «cette situation ne satisfait ni les praticiens ni les bénéficiaires».

De son côté, Bachir Chebli du Front de libération nationale (FLN), a affirmé que le Plan d'action du gouvernement «apporte une vision prospective», estimant qu'il était tôt de le «juger». Cet avis a été partagé par M. Abdelouahab Benzaïm, de la même formation politique, qui tout en se disant «rassuré» par rapport au Plan d'action du gouvernement, a estimé que la problématique réside en les parties auxquelles sera confiée sa mise en oeuvre sur le terrain à l'instar des Directions exécutives qui sont, a-t-il estimé, «très loin des citoyens et des investisseurs» outre «leur esprit bureaucratique».

Il a appelé, dans ce sens, à la modernisation de ces secteurs en urgence et à la détermination des délais de demandes de crédit et licences, s'interrogeant, dans ce sillage, sur les raisons «du succès des réformes dans d'autres secteurs à l'image de la Justice et de leur échec dans des secteurs comme l'économie et les finances».

Du tiers présidentiel toujours, Nouara Saadia Djaafer a estimé que le Plan repose sur des «fondements réalistes» en ce sens que «le recours aux solutions préconisées est une mesure qui s'inscrit dans le cadre d'une feuille de route multidimensionnelle visant dans son ensemble à atteindre, en l'espace de cinq ans, les équilibres financiers et macro économiques tout en préservant la dynamique de croissance».

De son côté, Slimani Abdelkarim (RND), a mis en avant la nécessité de réunir toutes les conditions devant assurer le succès de ce Plan qui tend à consacrer la stabilité de l'Etat.

Par ailleurs, Moussa Temdar Taza du Front des Forces sociales (FFS), a préféré focaliser son intervention sur le rôle que joue l'opposition nationale qui «travaille au quotidien par tous les moyens pacifiques et contribue à l'édification d'une Algérie démocratique, un objectif dont la concrétisation implique la loyauté aux principes de liberté et de solidarité».

Reprochant au Plan d'action de gouvernement sa «vulnérabilité», il a déploré l'absence de scénarios alternatifs en cas d'échec des mesures qu'il préconise.

Le débat  autour du Plan d'action se poursuivra mardi matin avec les interventions des chefs des groupes parlementaires en après-midi alors que les réponses du Premier ministre auront lieu mercredi.