Médéa : La fabrication de Rob, un métier séculaire en voie de disparition

Publié par DKnews le 27-09-2017, 16h22 | 52

La fabrication de «Rob», suc épuré, obtenu de la variété de raisin, le «Cinsault», est en voie de disparition à Médéa où il ne subsiste que quelques rares artisans, qui tente de préserver, tant bien que mal, ce métier transmis de génération en génération.

Très répandu autrefois à Médéa, Benchicao, Si-Mahdjoub et Tizi-Mahdi, région à vocation vinicole par excellence, le métier de fabrication de Rob , a commencé à être progressivement abandonné par beaucoup d’artisans, qui, avec l’âge, éprouvaient d’énormes difficulté à poursuivre ce métier, outre la baisse des entrées d’argent qui finit par démotiver le plus passionné d’entre-deux.

L’activité de transformation de raisin, héritée de l’époque ottomane, est un métier qui s’exerçait en famille, de façon artisanale et limitée, en terme de production et de temps.

Une dizaine de familles d’artisans, parmi lesquelles les Ould-khaoua , installées au centre-ville de Médéa, assuraient l’essentiel de la production de Rob commercialisée, aussi bien dans l’ancienne capitale du Titteri, qu’au niveau de certaines villes du centre du pays, telles que Blida ou Khemis-Meliana.

Héritières de ce savoir-faire ancestral, qui faisait, autrefois, la fierté des artisans locaux, ces familles transformaient leur demeure, au début de chaque saison de récolte de vigne, en véritable atelier de fabrication.  Le même équipement rudimentaire utilisait, jadis par leurs aïeuls, composé de marmite pour faire bouillonner les raisins, d’une poêle à feu et d’ustensiles pour égoutter le mélange de raisin, sert, toujours, à la fabrication du Rob . 

Le métier a continué à être exercé de manière artisanale, comme beaucoup d’autres métiers qui ont fini par disparaitre, comme la sellerie, la distillation de fleurs ou la teinture de laine, qui étaient très connus à la fin du 19è siècle, début du 20è siècle.

La fabrication, qui durait, en moyenne, près d’un mois, le temps nécessaire pour la maturation du suc de raisin, requiert de la patience, comme le souligne Mohamed Ould-khaoua, ancien artisan, aujourd’hui, à la retraite, mais également de la passion pour cette activité, à laquelle il consacrait des journées entières.  Ce métier exige énormément d’efforts et de sacrifices, c’est un métier très prenant, pénible, mais passionnant.

Il suffit d’aimer ce qu’on fait et mettre tout son c£ur au travail pour obtenir le meilleur produit.
«Telle est ma satisfaction qui m’a incité à exercer ce métier durant plus de quatre décades» , a-t-il confié à l’APS.

«Si certains artisans, au demeurant très rares, essayent de pérenniser ce métier et d'éviter sa disparition, c’est surtout par passion et le sentiment de contribuer au maintien d’un legs familial ancestral» , a-t-il fait observer.