Onze agents des forces de l'ordre ont été blessés dimanche en Catalogne au cours d'opérations visant à empêcher la tenue du référendum d'autodétermination interdit, selon le ministère de l'Intérieur espagnol.
«Pour l'heure et au total, neuf agents de police et deux de la Garde civile ont été blessés en exécutant les ordres» de la justice, a tweeté le ministère, ajoutant que des agents avaient été visés par des jets de pierres.
Plus tôt, les services d'urgence de Catalogne avaient annoncé avoir soigné 38 personnes blessées dans des interventions de la police pour empêcher la tenue d'un référendum d'autodétermination interdit par le gouvernement espagnol.
La police nationale espagnole a commencé dimanche à saisir des urnes et des bulletins de vote destinés au référendum d'autodétermination de la Catalogne, avait annoncé plus tôt le ministère de l'Intérieur à l'ouverture des bureaux de vote. Le gouvernement de Mariano Rajoy et la justice sont décidés à l'interdire, quitte à faire bloquer l'accès aux bureaux de vote par les forces de l'ordre qui ont dit craindre des troubles.
Le président du gouvernement autonome de la Catalogne, Carles Puigdemont a appelé les Catalans à participer massivement à ce référendum, interdit par la justice espagnole, pour répondre à «la répression folle» d’un Etat qui agit avec «lâcheté».
Puigdemont a souligné que «la répression contre la population qui veut exercer son droit de vote n'a pas empêché de nombreuses personnes d’accomplir leur devoir». Après avoir voté à la mairie de Cornellà de Terri (Gérone), Puigdemont a montré son indignation face à «la vague de répression violente contre des personnes pacifiquement regroupées».
Le même responsable a assuré que «les problèmes de lenteur seront surmontés et qu’à la fin de la journée, de nombreux catalans auront exercé leur droit de vote» avant de souligner que «les Catalans doivent défendre leur droit de décider de leur avenir».
Pour Puigdemont, «l'Etat espagnol prouve qu'il n'a que la force et l'imposition comme arguments pour tenter de convaincre les Catalans». Par ailleurs, l’ancien président de la Generalitat, Artur Mas qui a voté dimanche matin à Barcelone, a dénoncé «l'attitude répressive de l'Etat face à des personnes sans défense» qui se sont rassemblées devant les bureaux de vote pour empêcher l'entrée de la police.
L'ancien président de la Catalogne a remercié les milliers de personnes qui se sont mobilisées pour protéger les bureaux de vote et qui se sont comportées avec «une civilité totale et absolue», tout en qualifiant les interventions policières «d’antidémocratique».
«L’usage injustifié de la violence, irrationnel et irresponsable de la part de l’état espagnol, n’arrête pas la volonté des Catalans», a déclaré Carles Puigdemont.
Une ambiance d’agitation et de confusion règne depuis dimanche matin en Catalogne et particulièrement à Barcelone, surtout, après l’ouverture des bureaux de vote pour le référendum d’indépendance de la Catalogne, convoqué par le gouvernement séparatiste catalan et interdit par la justice espagnole.
Le gouvernement central, fermement opposé a cette consultation, a utilisé de nombreuses mesures légales devant empêcher la tenue de ce référendum dont entres autres, un dispositif sécuritaire important.