Devant l’absence de dialogue direct entre les autorités catalanes et celles du gouvernement central espagnol susceptible de trouver une issue à la crise qui secoue l’Espagne, suite à la tenue dimanche dernier du référendum d’indépendance de la Catalogne interdit par la justice espagnole, et émaillé d’incidents, la société civile s’est mobilisée samedi pour appeler au dialogue et à l’unité de l’Espagne.
A Barcelone, des milliers de personnes, vêtues en blanc ont exigé, samedi, l’ouverture d’un dialogue entre la généralité de la Catalogne et le gouvernement de Madrid . Rassemblés sur la grande place "Sant Jaume" de Barcelone, les manifestants ont scandé les slogans réconciliateurs:
"parlons", "le peuple catalan contre la division", "nous voulons parler", qui pourraient contribuer au règlement de la crise politique qui secoue le pays avant une éventuelle déclaration unilatérale d’indépendance.
Par ailleurs, des milliers de citoyens habillés en blanc convoqués par la plate-forme citoyenne "parlons" ont appelé samedi à la Plaza de Cibeles de Madrid à la "sagesse" et au "dialogue" pour résoudre le conflit sécessionniste en Catalogne.
Les manifestants ont également invité les autorités catalanes et espagnoles à parler et à dialoguer pour trouver une issue à cette crise qui secoue le pays en ayant écrit sur des pancartes "Ce pays a déjà fait la guerre une fois, jamais plus!", "je suis catalan et j’aime Madrid".
Tout comme à Barcelone ou à Madrid , d’autres villes espagnoles ont enregistré des manifestations similaires afin, comme l’a souligné, un des promoteurs de cette manifestation organisée par le bais des réseaux sociaux, d’appeler les dirigeants "à ne plus continuer sur ce chemin, car il divise les citoyens, les pousse à l’affrontement et ce pays ne mérite pas ça", a-t-il dit .
Dans le même temps, la Plaza Colon et le boulevard Serrano au centre de la capitale espagnole a enregistré une manifestation de milliers de personnes.
Les drapeaux espagnols dans les mains, les manifestants ont répondu massivement à l’appel de la fondation pour la défense de la nation espagnole, de l’unité du pays, sa constitution et l’Etat de droit en scandant "vive l’Espagne".
La capitale catalane doit encore vivre, dimanche, un autre rassemblement qui regroupera les opposants à l’autodétermination qui portera le slogan "stop, retrouvons le bons sens" suite à l’appel de l’association de la société civile catalane.
Une semaine après la tenue du référendum d’indépendance, interdit par la justice et émaillé d’incidents ayant fait des centaines de blessés, l’inquiétude est monté d’un cran parmi la population qui, selon les derniers sondages, la question catalane figure parmi les trois plus importantes préoccupations des Espagnols après le chômage et la corruption.
L’absence de dialogue, et le rejet de toute médiation internationale considérée par Madrid comme "non justifiée et n’a pas de sens", les conséquences risquent d’être néfastes non seulement sur le plan politique et social mais également économique. D’importantes entreprises et sociétés ont annoncé le changement de leurs sièges de Barcelone vers d’autres villes espagnoles à l’image de la compagnie "Gas Natural" ou encore les grandes banques comme "Caixa" et "Sabadell".
Des entreprises activant dans les télécommunications, la biotechnologie, les assurances ont également annoncé leurs intentions de déménager vers Madrid.
Un climat de tension et d’inquiétudes règne en Catalogne et à travers toute l’Espagne, parmi la population et également parmi la classe politique qui diverge sur les moyens adéquats devant permettre de sortir de l’impasse.
"Devant, une probable proclamation unilatérale d’indépendance en Catalogne, le gouvernement central dispose d’options légales suffisantes pour répondre au défi catalan", a déclaré, le ministre espagnol des affaires étrangères, Alfonso Dastis.