Selon l’UNESCO : Les enseignants ne doivent pas être les seuls mis en cause quand c'est le système qui est défaillant

Publié par DKNews le 25-10-2017, 16h07 | 31

L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a souligné dans l'édition 2017/18 du Rapport mondial de suivi sur l'éducation publiée mardi que pointer du doigt les enseignants pour leurs faibles résultats et pour leur absentéisme est à la fois injuste et contre-productif.

Le rapport intitulé «Rendre des comptes en matière d'éducation : tenir nos engagements» met l'accent sur la responsabilité des gouvernements pour garantir une éducation universelle de qualité et souligne qu'il est indispensable de rendre des comptes pour atteindre cet objectif.

«L'éducation est une responsabilité partagée entre tous : gouvernements, écoles, enseignants, parents et acteurs privés», a déclaré la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, dans un communiqué de presse.

Le rapport montre par exemple que la moitié des absences d'enseignants en Indonésie en 2013/14 correspondait à des dispenses liées à la poursuite d'études et que ces absences auraient dû être remplacées. De la même  manière, au Sénégal en 2014, seuls 12 jours d'absence sur 80 étaient imputables à une défaillance de responsabilité des enseignants. Les personnes ne peuvent être tenues responsables pour des résultats qui dépendent de l'action d'autres acteurs.

«S'appuyer sur les résultats scolaires des élèves pour sanctionner les enseignants et les écoles risque de les inciter à adapter leur comportement pour se protéger, ce qui peut avoir pour effet de marginaliser encore les plus faibles», explique Manos Antoninis, directeur du Rapport GEM.

«Les gouvernements sont les premiers à devoir rendre des comptes. Si un gouvernement a tendance à rejeter la faute sur d'autres, cela détourne l'attention de sa propre responsabilité qui est de mettre en place un système éducatif solide et solidaire», a-t-il ajouté. Alors que la transparence aiderait à identifier les problèmes, seul un gouvernement sur six publie des rapports annuels de suivi sur l'éducation.

Des organismes indépendants tels que les ombudsmen, les parlements et les institutions de contrôle sont nécessaires pour inciter les gouvernements à rendre des comptes dans le domaine de l'éducation.

Le rapport pointe également le déficit de responsabilité des donateurs qui ne respectent pas leurs engagements vis-à-vis de ceux qui en ont besoin.

La part de l'aide allouée à l'éducation diminue depuis six ans. Parallèlement, les donateurs exigent de plus en plus qu'en échange de l'aide, les pays obtiennent des résultats qui les éloignent parfois des améliorations globales du système éducatif.