Elections locales : faire des APC des outils de développement local (Ouyahia)

Publié par DKNews le 25-10-2017, 18h12 | 50

Le Rassemblement national démocratique (RND) aspire à faire des Assemblées populaires communales (APC) des outils au service du développement local, de la décentralisation, du dialogue et de démocratie, a souligné mercredi le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia.

"Nous voulons des APC qui soient au niveau du développement local, au service de la décentralisation, des assemblées qui soient des parlements au côté de l’exécutif local, celui de la wilaya et enfin, des assemblées qui soient de dialogue, de démocratie et de consensus", a-t-il déclaré à la chaine III de la Radio nationale, relevant que "la démocratie participative est un héritage de nos ancêtres", citant la "djamâa ou tajmâat" et qu’il convient de valoriser.

M. Ouyahia a également souligné l'importance pour son parti de remporter les élections locales, soutenant que les élections en Algérie sont "les mieux organisées dans notre sphère géopolitique".

"Il est important de gagner les communes, c’est un honneur de servir les citoyens mais la gestion de celles-ci est beaucoup plus un fardeau", a affirmé M. Ouyahia.

"Le RND qui aspire à améliorer son score par rapport à 2012 table sur des valeurs comme la loyauté envers le citoyen, les jeunes et les femmes", a précisé M. Ouyahia, déplorant que seules "5 têtes de listes femmes se soient présentées pour le renouvellement des APC, au moment où le parti compte 25.000 militantes".

"Comme toute la société et la classe politique algériennes, il existe un peu de misogynie que nous dépassons graduellement. Je reproche à mes collègues de n’avoir pas fait plus", a-t-il reconnu à ce sujet, notant, par ailleurs, que le niveau universitaire est présent sur 90% des têtes de listes des candidatures.

"Nous ne sommes pas en compétition de ce genre, notre souci politique est de faire gagner ensemble la majorité présidentielle et notre souci partisan est d’améliorer notre propre score", a-t-il expliqué, en réponse à une question sur une éventuelle course avec l’autre parti de l’alliance présidentielle, le Front de libération nationale (FLN).

Soulignant que la marque distinctive de sa formation politique est d’avoir à chaque occasion électorale des programmes, il a expliqué que le RND se présentera avec 3 programmes distincts, destinés respectivement à la gestion des communes, des wilayas et enfin, à l’échelle nationale. Ce dernier étant basé sur le programme présidentiel, que le parti soutient depuis 1999, a-t-il tenu à souligner.

 

Faire du suivi des élus un sacerdoce

 

Tout en rappelant que parmi les 6.000 élus du parti, 200 ont été poursuivis par la justice dont 50 condamnés, le SG du RND a assuré "faire du suivi des élus un sacerdoce".

Interrogé, par ailleurs, sur les prérogatives des élus locaux en conjoncture de crise, le premier responsable du RND a estimé  qu’en attendant la révision du code communal et de wilaya, "le problème majeur est le manque de ressources", rappelant qu’un millier de communes sont actuellement déficitaires.

Concédant que cela entrave les capacités des élus locaux à apporter des réponses à leurs électeurs, M. Ouyahia s’est félicité du triplement des crédits alloués aux communes, passant de 35 milliards DA annuellement à 100 milliards DA, ainsi que la   réactivation des fonds du Sud et des Hauts-plateaux, à plus de 100 milliards DA.

"Ceci, a-t-il ajouté, en plus de la mise en place du Fonds de solidarité intercommunale permettant à des collectivités comme celle d’Alger-Centre d’améliorer le quotidien d’une autre, comme celle de Tissemsilt".

Le Secrétaire général du RND a émis, à ce sujet, son souhait que les wilayas se disputent des projets d’investissements, tout en estimant qu’il existe des communes qui n’arriveront jamais à être autonomes, en raison, entre autres, de l’éloignement géographique.

Questionné sur la révision de la loi électorale, il s’est dit "non emballé" par la question, appelant à laisser ce "texte faire ses preuves et à appliquer un peu plus les lois plutôt que de passer son temps à les refaire".

Affirmant que le RND a toujours plaidé pour un dialogue entre le pouvoir et la classe politique, son premier responsable a  estimé que dans tous les pays du monde, il y a une majorité et une opposition auxquelles les portes des institutions sont toujours ouvertes.

A propos de sa rencontre, en sa qualité de Premier ministre, avec les partis de la majorité au siège du Premier ministère, il s’interrogera: "Pourquoi chez nous, nous ferions cette exclusion (...) Il faut savoir qu’il y a des règles ici comme dans le reste du monde et que le pouvoir ne doit pas avoir de complexes à discuter avec sa propre majorité ?".

Tout en soutenant que cela se fait ailleurs, en citant l’exemple de la France, il a assuré sa "disposition" à recevoir également des partis de l’opposition, avant d’ajouter: " Nous sommes heureux que dans notre pays, il y ait cette effervescence et pluralité politiques", rappelant l’existence de 75 partis politiques, lesquels devraient néanmoins donner lieu à des "pôles".

A la question relative à la présence d’observateurs internationaux lors du prochain scrutin, M. Ouyahia a précisé que leur présence en Algérie remonte à 1997 mais seulement pour superviser les présidentielles et les législatives, avant de soutenir que les élections en Algérie "sont les mieux organisées dans notre sphère géopolitique".

Il a, en outre, estimé que le Haute instante indépendante de surveillance des élections (HIISE) sera "plus opérationnelle" lors du prochain rendez-vous électoral que durant les dernières législatives, dans la mesure où elle était installée à un mois de cette élection.

S’agissant des craintes d’abstention exprimées par certaines voix, M. Ouyahia a soutenu qu’il ne s’agit pas d’"une spécificité algérienne", arguant qu’aux Etats-Unis d’Amérique, le président est élu avec moins de 50% de taux participation et que le Parlement européen le soit avec moins de 24%.

"Les locales mobilisent toujours plus" car elles ont une relation directe avec les citoyens, a-t-il poursuivi, avant de conclure que "s'‘il y aura échec, ça sera celui des partis politiques, y compris le mien".