Conflit du Sahara occidental : Ould Salek appelle l'ONU, l'UA et la France à assumer leur responsabilité

Publié par DKNews le 08-11-2017, 16h42 | 61

Le ministre des Affaires étrangères sahraoui,   Mohamed Salem Ould Salek, a appelé mercredi l'ensemble des parties   prenantes dans le conflit du Sahara occidental occupé, l'ONU, l'Union   africaine (UA) et en particulier la France à assumer leur responsabilité   pour lui trouver une solution définitive, dénonçant la complicité de Paris   avec le Maroc et "une volonté de saper et bloquer le processus de paix au   Sahara occidental". 

Au lendemain du discours du roi du Maroc Mohamed VI tenu à la date de   l'invasion militaire marocaine des territoires sahraouis, M. Ould Salek a   expliqué que le roi du Maroc a renié les engagements pris par son pays sous   les auspices des Nations unies et de l'UA, relatifs au respect des   résultats du référendum d'autodétermination, et bloque ainsi le processus   de paix. 

"Le Maroc, n'est pas le seul à bloquer le processus de paix mais la France   qui est membre permanent du Conseil de sécurité le fait aussi", a-t-il   regretté, lors d'une conférence de presse organisée à l'Ambassade de la   république arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger.  

"Nous avons lancé un appel au Secrétaire général de l'ONU et son Envoyé   personnel et à l'UA à assumer leur responsabilité et nous considérons que   la France devrait jouer un autre rôle pour instaurer la paix dans la   région", car, a-t-il dénoncé, "le Maroc sape à l'avance tous les efforts de   l'ONU".  

Le ministre sahraoui a, à la même occasion, regretté l'attitude de la   France vis-à-vis de la question du Sahara occidental, alors qu'elle   intervient dans des question concernant la région, tel qu'au Mali en vue de   contribuer à l'instauration de la paix et au respecter des frontières de ce   pays en envoyant des troupes pour, aussi, "instaurer la démocratie", mais,   dans le cas du Sahara occidental "la France fait exactement le contraire". 

"Elle (la France) remet en cause les frontières coloniales que la France   elle-même a laissé et bloque une opération démocratique qui est   l'organisation d'un référendum", a alerté M. Ould Salek.  M. Ould Salek a également qualifié le discours du roi du Maroc de   "misérable", car non seulement il renie les engagements du Maroc, mais   aussi la nature du conflit du Sahara occidental opposant deux parties, le   Maroc et le Front Polisario. 

Dans le même contexte, le responsable sahraoui a dénoncé le non respect   par le Maroc des frontières de ses voisins dans son discours, en envoyant   un message aux Nations unies qui dit : "vous ne pouvez rien faire sans   reconnaitre à l'avance +la marocanité du Sahara occidental+", alors qu'il a   signé et ratifié l'acte constitutif de l'Union africaine (UA) qui lui   interdit de transgresser les frontières et d'occuper une partie du   territoire d'un pays membre".   

Interrogé sur la participation de la RASD au prochain Sommet UE-UA prévu   fin novembre à Abidjan (Côte d'Ivoire), le ministre sahraoui a affirmé   qu'"il n'y aura pas de Sommet UE-UA sans la RASD, cela a été ratifié par   l'UA et il existe un accord entre l'UE et l'UA".  

"Le Maroc avec la complicité de la France essayé de dresser des obstacles.   Il s'agit pour nous, pour l'UA et pour l'UE d'un sommet entre deux   organisations. Il n'est pas question d'exclure un pays quelconque", a-t-il   soutenu. 

Réagissant aux propos du roi du Maroc qui considère que "la question du   Sahara occidental comme une question qui relève exclusivement du Conseil de   sécurité", M. Ould  Salek a indiqué qu'à travers ses dires Mohamed VI "veut   exclure l'Union africaine de cette affaire".  

"Voilà qu'un pays membre de l'Union africaine veut éloigner sa propre   organisation régionale, qui est la première concernée par la question le   conflit du Sahara occidental dès le moment que géographiquement,   historiquement et juridiquement cette question relève d'abord de l'UA",   a-t-il précisé, avant de dénoncé le blocage du règlement du conflit à   travers le véto de la France au sein du Conseil de sécurité.   Par ailleurs, M. Ould Salek, s'est félicité des relations bilatérales   entre l'Algérie et la RASD et de la continuité de cette tradition de   coordination entre les deux pays. 

"La République arabe sahraouie démocratique (RASD) est une vérité et une   réalité nationale, continentale et internationale. Le Maroc doit vivre avec   cette réalité", a conclu le ministre des Affaires étrangères de la   RASD.