Algérie - Méditerranée : Industrie culturelle: les clusters comme vecteur de création de l'emploi

Publié par DKNews le 14-11-2017, 18h46 | 37

Le développement de clusters dans les industries  culturelles et créatives du Sud de la Méditerranée a été l'objet d'une  conférence organisée mardi par le ministère de l'Industrie et des Mines en  collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour le développement  industriel (ONUDI) et l’Union pour la méditerranée (UPM), en présence  notamment du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, du  ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, et du ministre de la  Communication, M. Djamel Kaouane. 

 Cette conférence de deux jours, qui regroupe des ministres de  l'industrie ou des représentants institutionnels de pays méditerranéens, de  la Commission européenne ainsi que de représentants du secteur privé, de la  société civile, du monde universitaire et des partenaires de la coopération  internationale, s'inscrit dans le cadre du projet "Méditerranée créative:  développement de Clusters dans les industries culturelles et créatives du  Sud de la Méditerranée". 

Les clusters sont un espace de concertation réunissant l'ensemble des  acteurs concernés par une filière d'activité (producteurs, artisans,  universitaires...) leur permettant ainsi de mutualiser leurs efforts pour  assurer l'innovation et la compétitivité du produit. 

Dans son intervention, M Yousfi a mis en avant les impacts positifs de la  créativité et des clusters sur le développement économique local et durable  ainsi que sur la création d’emplois dans le sud de la Méditerranée. 

A propos de cette Conférence, le ministre a expliqué qu’elle s’articule  autour du projet ''Méditerranée créative" qui s’est attaché à sélectionner  les territoires au plus fort potentiel pour les développer en clusters, et  ce, dans le cadre de l’Instrument européen de voisinage et de partenariat  (IEVP). 
Ce projet bénéficie d’une contribution financière de l’Union européenne (5  millions d’euros) et de l’Agence italienne pour la coopération et le  développement (600.000 euros). 

   A ce titre, il a rappelé que ce projet vise à renforcer les capacités  économiques des 13 clusters dans les industries culturelles et créatives du  sud de la Méditerranée (Algérie, Tunisie, Maroc, Egypte, Jordanie,  Palestine et Liban). 

A la faveur de ce projet lancé en 2014, l’Algérie, à l’instar de ces pays  sud méditerranéens, a mis en £uvre une cartographie nationale proposant 17  clusters dont deux clusters-pilotes ont été retenus: le cluster de bijoux  de Batna et celui de dinanderie de Constantine. 

Le cluster de bijoux rassemble des bijouteries de la région des Aurès,  spécialisé dans la production de bijoux chaoui depuis l’antiquité. 

 Dans le cadre de ce projet, deux partenariats ont été mis en place: l’un  avec l’Ecole technique de bijouterie et l’autre avec l’Agence nationale de  transformation et de distribution de l’or et de minerais précieux (Agenor),  et ce, pour un meilleur accès aux matières premières. 

Pour ce qui est du cluster de Constantine, il porte sur la dinanderie  produite dans cette région, et ce, depuis le Moyen-Age, combinant des  éléments culturels de toutes les civilisations qui se sont succédées dans  la région. 

Le soutien de ce projet a permis d’améliorer notamment les performances  commerciales des entreprises de 82%. 

Dans ce sens, M.  Yousfi a avancé que l’amélioration de l’environnement des  affaires, la promotion de l’esprit entrepreneurial au sein des femmes et  des jeunes et le développement de l’initiative et de l’innovation devraient  permettre de créer un vaste marché euro-méditerranéen des produits  industriels. 

Pour sa part, M. Messahel a mis en avant les efforts consentis par  l’Algérie au titre du Programme du Président de la République et du Plan  d’action du gouvernement à l’effet de mettre l’entreprise nationale  (publique et privée) au c£ur du développement économique. 

 L’objectif assigné à travers ces programmes, a-t-il rappelé, est de  relancer l’économie nationale et d'encourager l’investissement hors  hydrocarbures. 

 Pour lui, réunir les conditions favorisant l’investissement direct  étranger, notamment productif, constitue une préoccupation de premier  ordre de l’activité extérieure de la diplomatie économique de l’Algérie,  tout en rappelant que cette conférence se tient à la veille du Sommet Union  africaine-Union européenne qui aura lieu les 29 et 30 novembre en cours à  Abidjan (Côte d'Ivoire). 

En fait, cette conférence régionale est centrée autour des résultats  généraux et la mise en avant des retours d'expérience et meilleurs  pratiques tirées du projet Creative Mediterranean. 

A la lumière des impacts mesurés dans le cadre de ce projet, il s'agit de  formuler des recommandations et d'élaborer des feuilles de routes. A ce propos, la directrice principale de l'Appui à l'élaboration des  politiques et des programmes au sein de l'ONUDI, Mme Haidara, a signifié  que le programme Creative Mediterranean, qui est à sa quatrième année  d'intervention, vise à contribuer au progrès et au développement des  clusters en faveur des économies de chacun des pays membres et de leur main  d'£uvre, notamment les jeunes et les femmes. 

S'appuyant sur les statistiques de 2015, elle a indiqué que le secteur des  industries créatives est d'une importance particulière vu que leur nombre  d'emplois dans le monde dépasse celui de l'ensemble des industries  automobiles de l'Allemagne, du Japon et des Etats-Unis réunis. 

Pour sa part, le représentant de l'UPM, Seddiki Amouche, a insisté sur le  rôle que doit avoir ce programme sur l'instauration d'une réelle  intégration économique au sein de la région sud-méditerranéenne, qui  demeure faible. 

 Selon lui, les échanges commerciaux qui ne dépassent pas les 1% entre les  pays du Sud de la méditerranée démontrent ce manque d'intégration, alors  que les échanges entre les pays de la rive Sud de la méditerranée et ceux  du nord sont largement plus importants. 

 En Algérie, outre les clusters dans le secteur de la culture de  l'artisanat et design, il existe aussi des clusters déjà opérationnels dans  le secteur industriel, tels ceux de la mécanique de précision, de la chimie  et de l'automobile.