
Un jeune homme de 17 ans trouvé la mort lors d'affrontements lundi à Conakry au cours de manifestations de milliers d'élèves du primaire et du secondaire dénonçant la situation de l'éducation en Guinée, ont indiqué un membre de sa famille et une source hospitalière.
Le jeune homme, Souleymane Diakité, «revenait de son école (...) lorsqu'il a rencontré, en compagnie de ses camarades, un contingent de policiers qui avait du mal à contenir les furies d'autres manifestants et a tiré à balles réelles, dont une l'a fauché», a déclaré un oncle de l'élève cité par l'AFP. «Ses camarades ont alors crié et les policiers n'ont même pas pris la peine de le secourir», a-t-il ajouté.
«Lorsque les policiers ont tiré sur le gamin qui est tombé, ses camarades qui ont voulu le secourir ont été tabassés par les flics (sic), dont deux ont été grièvement blessés», a déclaré un responsable de la Croix Rouge cité par l'AFP.
Selon lui «la balle a horizontalement traversé le ventre de l'enfant, ne lui laissant aucune chance de survie».
«J'ai appris qu'un jeune élève a été tué lors de ces manifestations et qu'une fille a été violée par un enseignant lorsque tous les élèves ont quitté leur école», a déclaré à la télévision privée Evasion Guinée le ministre de l'Education nationale, Ibrahima Kalil Konaté.
Par ailleurs, quatre syndicalistes ont été libérés lundi soir par la justice après avoir été entendus «près de deux heures», a indiqué leur avocat, Salifou Béavogui.
Ces responsables du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), qui a déclenché le 13 novembre une grève illimitée pour exiger une augmentation de salaires et de meilleures conditions de travail, avaient été arrêtés samedi à Conakry.
Le porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, avait justifié les arrestations par le fait que ces syndicalistes étaient «accusés de trouble à l'ordre public et d'appel à une grève illégale», lancée sans respect du préavis prévu par la loi.