Suicides au sein des forces de l’ordre en France : Le pic d’alerte

Publié par Cherbal E-M le 28-11-2017, 17h18 | 201

Le suicide des éléments des forces de l’ordre  est parti pour battre de nouveaux records en cette année 2017, avec près de de 62 suicides entre policiers et gendarmes, dont huit en une seul semaine.Ces derniers jours cette actualité macabre a été alimentée par de nouveaux faits.

Figure connue des stades de football français, le commissaire de police Antoine Boutonnet, patron  de la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), a été retrouvé mort dans son bureau dans les locaux de la gendarmerie nationale, selon une information rapportée par le journal Le Parisien  qui a évoqué le suicide  de  cet officier de police affecté  à ce service de la gendarmerie nationale en 2009,  avant de devoir le quitter en février dernier ; ‘’Une mutation mal vécue’’, selon le site du quotidien lemonde.fr  qui croit savoir que d’après  « des proches, il vivait mal cette mutation. Il était par ailleurs la cible d’attaques sur les réseaux sociaux », avant d’ajouter qu’il « se serait suicidé avec son arme de service ».

Il y a une semaine un autre policier a fait braquer les  projecteurs de l’actualité sur cette épineuse question du suicide au sein des forces de l’ordre. A Sarcelles, dans la banlieue nord de Paris, un policer de 31 ans tue trois personnes, en blesse trois autres avant de  retourner son arme de service pour se suicider.

« Selon le maire de Sarcelles, après avoir tiré sur les deux passants, le policier a utilisé son arme contre sa petite amie qui lui aurait annoncé peu de temps auparavant son intention de rompre, rapporte le site de la télévision française www.france24.com qui indique par ailleurs que le drame serait lié à une  affaire familiale.

Un cumul de suicides au sein des services de sécurité d’autant inquiétant qu’il survient après une baisse du phénomène durant ces deux dernières années. Alerté, le ministre de l’intérieur Gerard Collomd a reçu les syndicats de policiers et de gendarmes venus lui exprimer le ras le bol des troupes soumises à des conditions de travail de plus en plus rudes notamment depuis les derniers attentats qui ont secoué la France.

Il a fait part de sa vive émotion et assuré les victimes et leurs proches de son total soutien. Intervenant sur les ondes de radio Europe1, le ministre a effectivement reconnu cette situation : « Les policiers sont confrontés à la face sombre de notre société, à la misère humaine. Leurs conditions de travail sont extrêmement difficiles », a-t-il déclaré.

Les observateurs s’attendaient à la poursuite du cycle déclinant des suicides au sein des policiers et gendarmes en mettant en avant, entre autres, le plan de prévention lancé en 2015 par le socialiste Bernard Cazeneuve, (recrutement de psychologues, redynamisation des cellules de veille, nouveaux cycles de travail...), précise le site www.francetvinfo.fr.

Les différents syndicats de police ne décolèrent pas contre les conditions de travail imposées aux policiers et gendarmes, dans un contexte marqué par une forte pression et un manque de moyens et de considération.

Pour la secrétaire générale du syndicat des commissaires   de la police nationale française, les éléments de la police et de  la gendarmerie  « sont très mobilisés sur la défense des autres depuis deux ans », explique-t-elle surwww.francetvinfo.fr, opinant que cela les a peut-être  « amenés à moins se soucier d'eux-mêmes mais peut-être que cela a également généré de l'usure ».

Un autre syndicat, Unité-SGP-Police voit les choses sous un autre angle : « Confrontés au quotidien à la misère humaine, à la violence et au pire que l'on puisse trouver chez l'homme, les policiers ne peuvent plus supporter ce manque de considération, facteur du passage à l'acte dramatique », avance-t-il tout en appelant les autorités politiques à une réaction rapide pour faire face à la situation.

Le ministre de l’intérieur a demandé aux premiers responsables  de la police nationale, de la gendarmerie et de la sécurité intérieure  de procéder rapidement à  « une évaluation des mesures mises en œuvre pour prévenir les suicides parmi les forces de l'ordre » selon francetvinfo.fr