Colloque international sur le migrant: Nécessaire précision de la notion du «migrant» pour lui définir un cadre légal

Publié par DKNews le 29-11-2017, 16h55 | 175

L'enseignante en linguistique à l'université Alger II, Karima Ait Dahmane a affirmé mardi que les différentes connotations du mot «migrant» dans les discours médiatiques et politiques nourrissent un intérêt particulier pour la question de la migration et des migrants, précisant que l'amalgame pourrait rendre la définition d'un cadre légal spécifique au migrant plus complexe, ce qui implique une précision de cette notion.

Lors d'un colloque intitulé «le migrant dans les discours des deux rives de la Méditerranée: quels contextes? quelles représentations?», organisé par le Laboratoire de recherche interdisciplinaire (LIRADDI) de l'université Alger II, Mme Ait Dahmane a indiqué que la question de la migration et des migrants alimentait l'actualité en abondance et suscitait l'intérêt de l'opinion publique nationale et internationale.

Ce colloque est la résultante de la tragédie humaine engendrée par les flux incommensurables de migrants, ce qui implique un ajustement précis etl'emploi exact du terme «migrant» dans les différents discours pour éviter tout amalgame entre les notions «d'étranger, de migrant, de refugié et de résident» qui décrivent différents statuts. Un amalgame qui rend la définition exacte du mot «migrant» très complexe, a-t-elle estimé.

L'enseignante a mis l'accent sur la nécessité de faire la distinction entre les notions de migrant et de refugié, qui ont deux statuts différents dans le droit international et les conventions internationales qui garantissaient le droit du refugié aussi bien que celui du migrant».

La linguiste a expliqué «la différence entre les statuts de refugié et de migrant et la sémantique y afférente employée dans les discours médiatiques et politiques en Algérie», estimant que la notion de «migrant» est difficile à définir, ce qui implique la conjugaison des efforts des chercheurs pour cristalliser une vision scientifique sur la migration en tant que «phénomène transfrontalier, notamment des points de vue historique, sociologique, géopolitique, linguistique et culturel».

Depuis l'indépendance, l'Algérie a accueilli des réfugiés palestiniens et sahraouis, mais le flux considérable enregistré ces dernières années de migrants désireux de s'installer en Algérie ou d'y transiter pour aller en Europe occupe «la une de la presse locale et internationale et même les principales pages des réseaux sociaux».

Intervenant à ce colloque sur le thème «la migration internationale en Algérie: état actuel et prévisions», M. Hocine Abdellaoui, enseignant à l'université Alger II a affirmé que vu le nombre important d'étrangers résidents, réfugiés, migrants et déplacés, en raison des conflits et crises, les gouvernements sont appelés à remplacer «la politique de gestion des situations des migrants par une véritable politique de migration», prévoyant un flux plus important des migrants à l'avenir. 

La société algérienne est jeune mais «elle a besoin à l'avenir d'une main d'£uvre étrangère», a-t-il dit.
Le colloque, organisé deux jours durant, a été marqué par l'intervention de plusieurs enseignants et chercheurs algériens et étrangers.