Labter revisite «Hiziya», la proverbiale histoire d'amour à l'algérienne

Publié par DKNews le 01-12-2017, 16h13 | 103

Dans son dernier ouvrage «Hiziya princesse d'amour   des ziban», Lazhari Labter invite le lecteur à un voyage en caravane en   compagnie du couple mythique, Hiziya et Sayed qui traversent le pays à la   fin du 19e siècle, en décrivant avec poésie et finesse leur amour   passionné. 

Ce roman, paru récemment aux éditions «El Ibriz», relate en 131 pages le   voyage entrepris par le couple, fraîchement marié, depuis Sétif jusqu'à   Sidi Khaled à Biskra.  

Dans ce roman, l'auteur a choisi d'ajouter en annexe dix chapitres dédiés   au célèbre poème «Hiziya», composé par Mohamed Benguitoun en 1878.  Le roman s'ouvre sur un tableau de la réalité politique et historique de   l'Algérie et du Maghreb à l'époque des deux amants, avant de proposer   plusieurs hypothèses sur la relation du poète avec le couple, symbole de   l'amour inconditionnel, immortalisé par ses vers .  

Pour restituer l'histoire du poème de Benguitoun, Lazhari Labter embarque   le lecteur dans la caravane qui mène le couple vers sa région natale de   Sidi Khaled, après un périple de négoce, en reconstituant la vie   quotidienne des caravaniers, l'environnement dans lequel ils évoluèrent, ou   encore les tâches quotidiennes dévolues à chacun d'eux. 

Dans cette caravane, Sayed est le «Khabir», c'est-à-dire l'homme   d'expérience qui décide des itinéraires, des haltes, organise le campement,   tout en partageant les tâches avec les reste des caravaniers. Il est   accompagné pour la première fois de son épouse et également cousine,   Hiziya, une jeune femme à la beauté légendaire que tous les nobles de la   région courtisent.  

Une bonne partie du récit est consacré à la description, dans un langage   propre à l'environnement saharien, de la beauté de Hiziya «incomparable   comme le ciel étoilé du désert qu'on ne peut comparer qu'à lui-même», une   femme à qui il arrivait souvent de dire à la lune «brille ou je vais   briller».  

Lazhari Labter a également élaboré un dialogue, tout en poésie, entre les   deux amoureux. Il décrit aussi les «trois jours de célébrations grandioses»   de leurs noces dans la pure tradition des Ziban et le «désir ardant» qui   rythme la vie du couple lors de ce voyage avec des références à la flore et   à la faune du nord Sahara, puisées dans la poésie locale. 

D'une halte caravanière à une autre, le roman se mue en explication de la   genèse et de la profondeur du poème de Benguitoun, une élégie immortelle   dédiée à la belle Hizia, disparue à la fleur de l'âge, et à l'inconsolable   Sayed que la perte de l'être aimé a plongé dans un profond mutisme. 

Dans la deuxième partie de l'ouvrage intitulée «Rom(annexe)», l'auteur   consacre plusieurs chapitres à la recherche qu'il a menée sur le poème. Ce   volet comporte la première publication du poème dans la revue «Journal   asiatique» par Constantin-Louis Sonneck, directeur de l'école musulmane de  Constantine qui en a également publié la traduction. 

Plusieurs autres traductions et études sur ce poème figurent également en   annexe du roman.  Auteur, poète et journaliste, Lezhari Labter a publié son premier recueil   de poésie en 1978 sous le titre «Novembre mon amour», suivi de plusieurs   autres ouvrages dont «Yasmina ou les sept pierres de mon collier d'amour»   (2001), «Retour à Laghouat mille ans après Béni Hilel» (2002) ou encore

«La   cuillère et autres petits riens» (2010).     Ex éditeur, il a en outre participé à plusieurs ouvrages collectifs sur la   poésie.