Philippines : Suspension de la vente du vaccin contre la dengue

Publié par DKNews le 05-12-2017, 15h30 | 23

Les Philippines ont suspendu mardi la vente et la distribution du vaccin contre la dengue, après que le groupe  pharmaceutique eut prévenu la semaine dernière qu'il pourrait aggraver la maladie chez les personnes jamais infectées auparavant.

L'archipel avait gelé vendredi la campagne publique de vaccination qui a vu plus de 733.000 écoliers recevoir le vaccin Dengvaxia, la première campagne du genre dans le monde. Le gouvernement a désormais élargi cette suspension aux relations individuelles entre patients et praticiens.

«Que le vaccin soit utilisé dans le cadre du programme de santé publique ou par un médecin du privé, c'est le même produit qui a été autorisé. Tout le monde est concerné par le rapport de la FDA» , a déclaré le secrétaire d'Etat à la Santé Gerardo Bayugo.

L'Agence philippine des produits alimentaires et des médicaments (FDA), qui dépend du ministère de la Santé, a fait savoir lundi qu'elle avait fait retirer le vaccin de Sanofi du marché pour «protéger le public».

La FDA «a immédiatement ordonné à Sanofi de suspendre la vente, la distribution et le marketing du Dengvaxia et d'obtenir le retrait du Dengvawia du marché jusqu'à satisfaction des directives de la FDA». Sanofi avait expliqué que le vaccin apportait «un effet protecteur persistant contre la dengue aux individus déjà infectés par le passé». Mais pour les autres, «davantage de cas sévères de dengue pourraient être observés en cas d'exposition au virus» après vaccination.

Cette annonce a soulevé beaucoup d'inquiétude aux Philippines, où la maladie transmise par des moustiques est très prévalente, en particulier chez les parents des enfants vaccinés lors de la campagne publique.

Plus de 1.000 personnes sont mortes de la dengue en 2016 sur 211.000 cas, selon le gouvernement. Le groupe pharmaveutique en question a cherché lundi à apaiser les craintes, soulignant que les éventuels «cas sévères» ne seraient pas mortels.

Les autorités philippines ont envoyé, elles, des signaux contradictoires. Le ministère de la Justice a quant à lui annoncé l'ouverture d'une enquête «sur le danger présumé pour la santé publique».