Paléontologie : Une recherche établit que de multiples vagues de migrations parties d'Afrique sont à l'origine de l'homme moderne

Publié par DKNews le 09-12-2017, 15h19 | 32

Les hommes modernes ont commencé à se  disperser dans le monde lors de multiples vagues de migrations parties  d'Afrique, berceau de l'humanité, avance une nouvelle étude qui remet en  question l'hypothèse communément acceptée d'une unique grande vague  migratoire il y a environ 60.000 ans.

Ces conclusions, publiées dans la revue Science, s'appuient sur un grand  nombre de nouvelles découvertes en Asie ces dix dernières années qui  montrent que l'Homo sapiens a parcouru de vastes distances sur le continent  asiatique, s'approchant même de l'Océanie, beaucoup plus tôt qu'on ne le  pensait.

Ainsi, des ossements d'Homo sapiens datant de 70.000 à 120.000 ans ont été  mis au jour dans le sud et le centre de la Chine.

Des indications génétiques révèlent aussi des croisements tout aussi  anciens entre des humains modernes et d'autres hominidés déjà présents en  Asie, comme les Néandertaliens et les Denisoviens, des cousins disparus de  l'homme.

Des études récentes ont également confirmé que les populations  non-africaines actuelles descendent d'un seul groupe en Afrique, remontant  à approximativement 60.000 ans. «Les migrations parties d'Afrique antérieures à 60.000 ans étaient  probablement de petits groupes d'explorateurs et certains de ces mouvements  migratoires ont laissé de faibles traces génétiques dans les populations  humaines modernes», explique Michael Petraglia, un chercheur du Max Planck  Institute en Allemagne, le principal auteur de ces travaux.

Il cite des signatures génétiques de croisements entre des humains  modernes et d'autres hominidés déjà présents en Asie, comme les  Néandertaliens et les Denisoviens.

Les scientifiques estiment qu'aujourd'hui les humains, à l'exception des  Africains, ont de 1 à 4% de gènes néandertaliens dans leur ADN tandis que  les Mélanésiens, originaires du Pacifique, comptent en moyenne 5% de gènes  denisoviens. Toutes ces indications montrent que les interactions humaines avec ces  deux espèces, et peut-être d'autres, sont plus complexes qu'initialement  estimée.

«Cette collection d'indices nous donne une image des migrations humaines  qui ne peut pas se limiter à une seule vague de population d'Ouest en Est»,  résume Christopher Bae, chercheur de l'université d'Hawaï à Manoa et  co-auteurs de l'étude.

Pour lui, «il faut prendre en compte les variations écologiques et les  différentes interactions entre les diverses populations d'hominidés  présentes en Asie à la fin du Pléistocène, il y a 100.000 ans».