Selon l’historien Mohamed-Salah Béjaoui : Les évènements du 11 décembre 1960, un tournant crucial dans l’histoire révolutionnaire algérienne

Publié par DKNews le 11-12-2017, 15h48 | 73

Les manifestations du 11 décembre 1960 étaient un tournant crucial dans l’histoire révolutionnaire algérienne et dans les relations entre l’Algérie et la France, a souligné dimanche l’historien Mohamed-Salah Béjaoui, lors d’une conférence animée au siège du théâtre régional Ammar Laskri de la ville de Bouira.

Ces évènements douloureux avaient éclaté le 9 décembre 1960 suite à la visite et au discours du général français Charles de Gaulle à Ain Témouchent, où il avait tenté de convaincre les citoyens algériens et les colons français d’adopter le principe de l’Algérie est pour tous les Algériens y compris les pieds noirs et les colons de l’époque, ce qui a été rejeté catégoriquement notamment par le peuple algérien qui ne revendiquait alors que l’indépendance de son pays, a expliqué le conférencier.

«Le général de Gaulle proclamait alors le droit des Algériens à l’autodétermination, puis via son slogan l’Algérie pour les Algériens tout en gardant le flou autour du sujet afin de préserver les intérêts des colons français. Il proclamait union entre les deux, une union fédérale qui dépendra de la France à l’époque», a expliqué Mohamed-Salah Béjaoui.

A Ain Témouchent, et suite au discours gaulliste, les Algériens étaient sortis dans les rues pour rejeter et protester contre les déclarations du général de Gaulle avant d’entrer en confrontation avec les colons. Cela avait provoqué des évènements sanglants à Ain Témouchent avant que les manifestations ne se propagent dans le reste du pays en commençant d’Alger puis vers d’autres wilayas du pays, a ajouté l’intervenant.

Le conférencier a rappelé que ces évènements, bien organisés par les cadres du Front de libération nationale (FLN), «étaient la clé d’une indépendance sûre, et le premier pas vers la reconnaissance international du droit des Algériens à l’autodétermination après le vote du 20 décembre 1960 à l’Organisation des nations unies (ONU), où 63 pays avaient voté pour le droit des Algériens à l’autodétermination, alors que 21 à 23 autres avaient voté contre».

«Les évènements du 11 décembre avaient sérieusement changé la donne à l’époque, permettant à l’Algérie d’extérioriser sa cause et de faire davantage de pression sur la France coloniale. Ces manifestations ontprouvé également l’engagement du peuple algérien à se débarrasser du joug colonial quel que soit le prix», a relevé M. Béjaoui.

Par ailleurs, l'intervenant a appelé les générations montantes à «tirer les enseignements des expériences amères qu’a vécues l’Algérie, à £uvrer à moderniser le pays et à préserver sa stabilité et ses intérêts suprêmes».