Le consommateur français renoue avec les épisodes traumatisants des contaminations alimentaires qui ont jalonné l’histoire récente de la France et de l’Europe en général.
Des lots de lait contaminés à la salmonelle viennent d’être rappelés et interdits de vente par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
« Le gouvernement français a annoncé dimanche un retrait massif de laits infantiles fabriqués par le groupe Lactalis, destinés à la France et à des marchés étrangers, en raison d'un risque de contamination par des salmonelles », rapporte l’Agence de presse française AFP, donnant un écho particulier à cette nouvelle affaire de contamination alimentaire qui concerne, outre la France, de nombreux, notamment, « Algérie, Maroc, Grande-Bretagne, Taïwan, Roumanie, Grèce, Bangladesh, Chine, Pérou, Géorgie ou encore Pakistan », d’après l’agence.
L’affaire a eu des répercussions même sur l’Algérie où les services publics compétents ont réagi en appelant à la vigilance et à la prudence dans la consommation de ces produits sous leur marque locale.
Pour effets, la salmonelle peut donner quelques perturbations gastriques mais aussi des infections plus graves chez les enfants, les personnes âgées ou à système immunitaire affaibli
Interrogé par cette agence, le directeur de la communication du fabricant français a confirmé le rappel de « près de 7.000 tonnes de produits fabriqués », possiblement touchés, tout en se disant incapable de dire « ce qui a déjà été consommé ».
Près de 600 lots sont ainsi concernés par la décision du gouvernement français, qui juge les mesures déjà prises par Lactalis depuis le 2 décembre dernier « pas de nature à maîtriser le risque de contamination ».
Le groupe avait en effet ordonné un premier rappel de certains lots de produits, « après la contamination par des salmonelles en France de 20 bébés âgés de moins de 6 mois, qui avaient consommé ces produits », souligne l’AFP, ajoutant que « cinq nouveaux cas de salmonellose ont été déclarés chez des nourrissons cette semaine en France, dont l'un avait consommé un lait de riz qui ne figurait pas parmi les produits rappelés le 2 décembre ». Le gouvernement rassure sur l’état de santé de ces enfants ; ‘’ils vont bien’’ indique une source ministérielle.
Pour l’heure, les investigations du groupe Lactalis conduisent à croire à une « cause probable de contamination survenue sur l'une de nos tours de séchage (de l'usine de Craon) dans la période du 1er au 6 mai », selon une source internet qui a indiqué à l’AFP que par mesure de « précaution, il a été décidé de procéder à un rappel plus large de l'ensemble des produits fabriqués depuis le 15 février.» Par mesure de prévention, le group a ordonné de tout arrêter et d’engager « des mesures de nettoyage, de désinfection additionnelles, renforcées, pour le futur », d’après un port parole.
De son côté, le gouvernement français a demandé aux parents de s’abstenir dans la mesure du possible d’utiliser les produits concernés, commercialisés en France sous les marques Milumel et Picot en France, mais également des produits estampillés Algérie, Bangladesh, Chine, Soudan, Géorgie, Liban ou Royaume-Uni.
La liste de lots incriminés été mise en ligne sur le site www.solidarites-sante.gouv.fr. Le groupe Lactalis a déclaré être dans l’impossibilité de lister les produits encore en circulation sur le marché, mais a laissé croire à l’AFP qu’une « bonne partie des lots ont sans doute déjà été consommés par des nourrissons qui n'ont rien eu. »
Une occasion pour la presse française de revenir sur les scandales des contaminations alimentaires qui ont ébranlé le vieux continent.
« Cet épisode est le dernier d'une série de scandales alimentaires et sanitaires qui ont frappé les pays européens, ces Etats étant parmi les plus contrôlés dans le monde, écrit le site du quotidien d’informations générales gratuit 20minutes revenu sur une liste d’affaires emblématiques qui ont secoué l’Europe, en pointant du doigt « une traçabilité des aliments à la peine dans la mondialisation des échanges, malgré les contrôles. »