Le directeur du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme met en garde contre la forte progression de l'extrémisme violent et du terrorisme en Afrique

Publié par DKNews le 18-12-2017, 18h58 | 57

Le directeur du Centre africain d`études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), M. Larry Gbevlo-Lartey Esq, a affirmé dimanche, que les deux phénomènes du terrorisme et de l'extrémisme violent ont connu une forte progression dans le continent africain, non seulement en termes du nombre d'attentats enregistrés, mais également en termes des pays qui sont désormais plus exposés à ce péril, notamment les pays fragiles, ce qui requiert une grande coordination entre les pays de la région. 

" En dépit des efforts et initiatives consentis et lancées par l'Afrique, il n'en demeure pas moins que le terrorisme et l'extrémisme violent sont devenus un phénomène endémique en Afrique qui n'a pas pu, à ce jour, venir à bout de ce fléau qui figure parmi les " grands défis" auxquels est confrontée le continent africain,menace la stabilité du continent noir et entrave même son développement et son épanouissement", a indiqué M. Larry Gbevlo-Lartey Esq lors de l'ouverture des travaux de la 11e réunion annuelle des Points focaux du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) au siège du ministère des Affaires étrangères à Alger. 

Soulignant le lien étroit existant entre le terrorisme et le crime organisé transfrontalier et qui requiert,a-t-il dit, " plus que jamais la coopération et la coordination entre les organisations régionales, d'autant plus que la connexion entre groupes terroristes est devenue un danger pour les intérêts communs des pays dans le continent, ce qui requiert la conjugaison des efforts des pays membres en vue de faire face au fléau transfrontalier, en sachant que le terrorisme et l'extrémisme violent sont des points complexes qui menacent la stabilité des populations locales". 

L'ONU et l'UA ont £uvré à "tracer de nouveaux plans en vue de changer le cours des évènements à travers la prévention de l'extrémisme violent et le fanatisme qui, souvent aboutissent au terrorisme", a-t-il avancé, ajoutant que cette mission a été également confiée au CAERT pour "trouver des solutions à même de lutter contre la politique du terrorisme et réduire les dégâts causés par ce fléau et aider les pays africains à construire leurs capacités visant à y faire face". 

L'évaluation actuelle de la situation en Afrique montre "les grandes mutation et mobilité du centre de gravité du terrorisme et de l'extrémisme violent ainsi que la pénétration de ses éléments aux sociétés locales par les accès principales afin de maitriser les issues commerciales et profiter du commerce internationale illégale comme au Sahel et le Corne d'Afrique qui demeurent parmi les zones vulnérables du continent", a estimé le directeur du CAERT. 

Le CAERT soutient constamment ces sociétés vulnérables et tous les pays membres en vue de "développer ses capacités pour relever ces défis et attirer les sociétés locales à travers les différentes activités initiées par le centre, notamment celles relatives à la sécurité humaine qui feront objet de débat lors de cette réunion de trois jours tenue dimanche à Alger, a affirmé Larry Gbevlo-Lartey Esq, indiquant que le CAERT a besoin davantage de soutien de la part des pays membres pour développer ses capacités. 

Le CAERT vise à créer "un réseau d'appui qui devrait représenter une institution et non un groupe d'individus afin d'être à la hauteur des attentes", a-t-il soutenu. 

M. Lartey a salué "le rôle important de l'Algérie en matière d'organisation de ces manifestations et le grand soutien qu'elle n'a cessé d'apporter au centre pour aller de l'avant dans ses activités". 

La réunion prévue sur trois jours, sera l'occasion d'examiner le plan stratégique proposé aux activités du CAERT, et de passer en revue la feuille de route stratégique proposée en matière de coopération dans la lutte contre le terrorisme, la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent entre le centre, Afripol et le Cissa. 

Les participants, parmi les ambassadeurs coordinateurs des pays africains accrédités en Algérie, des représentants de pays membres au sein de l'UA et des partenaires internationaux, se pencheront en outre sur les voies et moyens de renforcer les capacités de réponse et la coopération en matière de lutte contre le terrorisme et la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent. 

La politique espagnole dans ce domaine sera également présentée lors des travaux de cette réunion, qui verra également l'examen des voies et moyens à même de renforcer les capacités du Centre, et la possibilité de mettre en place un Conseil consultatif. 

Le réunion prendra fin au troisième jour et serra couronné par des conclusions et des recommandations. 

Pour rappel, les travaux de la 11e réunion annuelle des Points focaux du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) se sont ouverts dimanche à Alger en présence du directeur du centre, Larry Gbevlo-Lartey Esq, du Commissaire pour la paix et la sécurité de l'Union Africaine (CPS - UA), Smail Chergui, de l'ambassadeur conseiller en charge de la lutte contre le terrorisme et de l'immigration clandestine au ministère des Affaires étrangères, Riache El Haoues, et du vice doyen des ambassadeurs en Algérie, ambassadeur du Mozambique à Alger, M. Hipolito Pereira Zozimo. 

L'UA avait mis en place en 2004 le CAERT, dont le siège se trouve à Alger, pour coordonner les efforts individuels et collectifs (entre pays d'Afrique) pour faire face à la menace terroriste, en émettant des recommandations.