Algérie – Sahel - Messahel : l'Algérie a sa « propre doctrine en matière de paix et de sécurité surtout qu'il s'agit de notre région »

Publié par DKNews le 27-01-2018, 18h22 | 52

L'Algérie a sa "propre doctrine en matière de paix et de sécurité surtout qu'il s'agit de notre région", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, soulignant qu'elle privilégie, face à l'événement, l'effort national. 

"Vous savez, nous avons notre propre doctrine en matière de paix et de sécurité. Surtout qu’il s’agit de notre région. Nous avons toujours privilégié l’effort national pour faire face à l’événement. 

Et cela, c’est partant du vécu, de l’expérience que nous avons vécue", a expliqué le ministre à une question sur l'absence de l'Algérie au G5 Sahel dans un entretien qu'il a accordé à la radio française RFI, capté à Paris, rappelant que "nous n’avons compté sur personne pour nous en sortir, après une décennie noire et après 200 000 morts". 

Le G5 Sahel, rappelle-t-on, est un cadre de coopération régionale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le fléau migratoire, soutenu par la France et quelques pays européens, qui regroupe cinq Etats du Sahel, à sa voir la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. 

Pour le chef de la diplomatie algérienne, "compter sur soi est un facteur extrêmement important. On ne peut pas faire face au terrorisme et, par expérience, s’il n’y a pas une véritable mobilisation à l’interne", faisant observer que "ce dont a besoin le Mali, et ce que nous faisons pour le Mali, nous le faisons pour le Niger û, il ne faut pas le perdre de vue". 

"Ce n’est pas parce que nous n’avons pas de troupes.  C’est une doctrine. Notre armée a une vocation de défense nationale. 

C’est constitutionnel, c’est historique, c’est culturel", a-t-il soutenu, soulignant que les enfants de l’Algérie "défendent leur pays". 

"On ne va pas dans d’autres théâtres, ce n’est pas dans notre doctrine. Par contre, notre devoir de soutien ou d’aide aux pays qui sont confrontés à ce genre de situation, là, on le fait par devoir, mais on le fait parfois dans la grande discrétion", a-t-il ajouté, faisant savoir que l'Algérie a "beaucoup investi" dans la formation d’unités spéciales de lutte contre le terrorisme en territoire saharien. 
"Ca, c’est vraiment la spécialité (...)

Nous le faisons par les équipements en termes logistiques. Depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui, il y a plus de 65.000 cadres africains qui ont été formés chez nous. Nous le faisons pour le Mali, nous le faisons pour le Niger, nous le faisons pour d’autres pays de la sous-région", a-t-il conclu. 


Lutte contre le trafic de drogue -  Messahel : «On sait qui fait quoi»

Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a affirmé vendredi qu'en matière de trafic de drogue "on sait qui fait quoi", soulignant que l'Algérien n'en est producteur. 

Dans un entretien à RFI, diffusé à partir d'Addis-Abeba et capté à Paris, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué, à une question sur une "coupure" du dialogue entre l'Algérie et le Maroc dans la lutte contre le trafic de drogue, que le dialogue (entre les deux pays) "s’inscrit dans le cadre de la volonté politique des uns et des autres", faisant remarquer que l’Algérie "n’est pas un pays producteur de hachich, de drogue ou autre chose". 

"Nous faisons en sorte que chacun essaie, par les moyens qu’il a, de lutter contre ce phénomène pour la stabilité de la région. Donc il va falloir que chacun fasse l’effort de son côté, sans qu’il n’y ait de grandes polémiques. On sait qui fait quoi et on sait qui est derrière quoi. Donc, ça, tout le monde le sait", a-t-il expliqué, faisant référence aux rapports des Nations unies "qui sont très, très clairs sur les trafics dans le monde". Il a affirmé que c’est un phénomène mondial qui doit être pris en charge dans le cadre des Nations unies, "pour faire face à ce genre de fléau". 

Le ministre des Affaires étrangères a rappelé, dans ce contexte, que lors de la conférence à Alger du Forum global de lutte contre le terrorisme, coprésidé par l'Algérie et le Canada, l’accent était mis sur le lien qu’il y a entre le crime organisé et la lutte antiterroriste "Aujourd’hui, le problème se pose qu’au niveau du Sahel il n’y a pas d’autre source que les grands trafics. Donc il y a la drogue, il y a le trafic humain", a-t-il insisté, préconisant une coordination des efforts "dans le cadre des mécanismes au sein de l’Union africaine et de l’organisation sous-régionale à laquelle nous appartenons pour lutter contre ce phénomène". 

Concernant la lutte contre la corruption en Afrique, le ministre a indiqué que les enjeux pour ce continent se présentent en termes de "comment l’Afrique peut récupérer son argent qui est placé un peu partout ?", l’évasion fiscale et le transfert illicite de capitaux", estimant que "ça se compte en milliards de dollars". 

"Et je crois qu’on va aller peut-être au-delà, pour que les législations, au niveau de chaque pays, soient en adéquation avec cette volonté de lutter contre le phénomène de la corruption", a-t-il estimé, insistant sur l'adaptation des cadres juridiques de chaque pays "avec ses droits, pour qu’on puisse réellement combattre ce phénomène".