L'identification génétique pour aider à retrouver les jeunes nigérianes enlevées par «Boko Haram»

Publié par Dknews le 08-05-2014, 18h20 | 21

L'empreinte génétique de quelque 200 adolescentes kidnappées par des membres du groupe armé «Boko Haram» dans le nord-est du Nigeria pourrait permettre aux enquêteurs de les identifier et de les retrouver, mais cette technique requiert l'aide des familles des jeunes filles et du grand public, selon des experts.

La technologie, sous la forme d'un programme d'identification génétique, a déjà permis par le passé d'identifier des personnes disparues et même d'extraire plus de 740 enfants des réseaux de trafic d'êtres humains.

Les experts, basés aux Etats-Unis et en Espagne, se disent prêts à travailler bénévolement pour aider à retrouver les plus de 200 adolescentes enlevées par des membres présumés du groupe extrémiste Boko Haram.

«C'est un geste humanitaire», explique Arthur Eisenberg, directeur du département de génétique humaine et moléculaire à l'University of North Texas.  Pour se lancer, les scientifiques doivent tout d'abord prélever des échantillons d'ADN (sang, salive...) sur les proches parents des jeunes filles kidnappées. Ils sont alors en mesure de dresser un profil génétique à l'aide d'un logiciel baptisé M-FISys.

Selon Gary Weaver, un expert en communication interculturelle à l'American University de Washington, il y a peu de risques que les parents des adolescentes invoquent de quelconques croyances pour refuser de fournir un échantillon, assure-t-il.

D'autant plus que le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a menacé de «vendre» les jeunes filles comme «esclaves» ou de les «marier» de force. Et, selon des sources concordantes, elles auraient été emmenées dans des pays voisins du Nigeria.

Le processus d'identification repose en définitive largement sur l'aide de la population. Ainsi, si quelqu'un croise une jeune fille dont il pense qu'elle a été enlevée, il devra se débrouiller pour prélever un échantillon d'ADN et le fournir aux autorités. Ces dernières se chargeront alors de le faire analyser et de le comparer avec les profils répertoriés grâce à DNA-Prokids, un programme d'identification génétique développé par l'université de Grenade en Espagne.

DNA-Prokids a été lancé par José Lorente, un médecin expert en sciences légales, il y a dix ans. Depuis, DNA-Prokids s'est notamment implanté au Mexique, au Brésil, au Guatemala et aux Philippines.