Le "nouveau journalisme" des médias sociaux a créé des tribunes aux terroristes

Publié par DKNews le 21-02-2018, 17h48 | 15

Les experts en communication et en cyber-terrorisme des pays de la région sahélo-saharienne ont estimé, mardi à Niamey, que le "nouveau journalisme" exercé par le biais des réseaux sociaux a créé de nouvelles tribunes aux terroristes.

Intervenant lors des travaux de l’atelier d’échange sur la contribution des médias dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent, ces experts ont mis à l’accent, à ce titre, sur l’apport de l’émergence de ce qui est appelé "journalisme citoyen", dans l'apologie des actes terroristes et dans la propagation des idéologies radicales, "à travers les s blogs, des p’tits blogueurs et autres nouveau acteurs du journalisme des médias sociaux".

L’exercice de ce "nouveau journalisme" qui échappe à l’éthique et aux règles du journalisme professionnel est "devenu un support gratuit aux groupes terroristes pour médiatiser leurs activités criminelles", a soutenu un expert de l’unité de fusion et de liaison (UFL), basé à Alger.

Il a fait état, dans ce sens, des contenus véhiculant la pensée radicale et les idées extrémistes, tout en tirant profit de ces nouveaux supports offerts par les médias sociaux, signalant, au passage, l'existence de blogs "créés à des fins politiques".

De son coté, le journaliste mauritanien, Ahmed Salem Ould Mochtar, a mis en garde quant à l’exploitation de ces nouveaux formes de journalisme à travers les réseaux sociaux, notant que "des blogs créés au cours de conflits politiques ou autres pourraient se joindre à l’apologie" des actes terroristes et du discours extrémiste violent.

Il a mis en relief, dans ce sillage, l’expérience de la corporation médiatique de son pays face aux tentatives de manipulation à travers les réseaux sociaux.

L’expert algérien en communication, Labri Bouinoune, a appelé à "l’intensification" de la recherche et des études autour des nouveaux médias, favorisés par une "grande transition numérique".

Il a exposé, à ce titre, les multiples pratiques des groupes extrémistes marquant la nouvelle ère informationnelle observée dans les différents réseaux sociaux. Selon lui, ces criminels "oeuvrent à se placer d’avantage" à travers des médias conçus "anarchiquement".

Initié par l’unité de fusion et de liaison (UFL), qui est un mécanisme africain de coopération pour la région du Sahel, cet atelier de deux jours connait la participation des experts en communication et en cyber-terrorisme des pays de la région Sahélo-saharienne et des représentants du ministère de la communication du Niger.

L’atelier est marqué, également, par la participation des journalistes et communicateurs, venants de l’Algérie, Burkina-Faso, la Libye, le Mali, la Mauritanie, Niger, Nigéria, Tchad, la Cote d’ivoire, la guinée et le Sénégal et qui auront à développer, chacun de son coté, l’expérience de son pays sur la contribution de la corporation médiatique dans la prévention et la lutte contre le terrorisme.

L’UFL est un mécanisme africain de coopération régional des pays du Sahel, basé à Alger, qui cordonne les actions de la prévention, la sensibilisation et de lutte contre le terrorisme, avec l’Union africaine (UA) notamment.