Constantine, des cellules d’écoute pour contenir la violence en milieu scolaire

Publié par DKNews le 25-02-2018, 16h33 | 44

Des cellules d’écoute et de suivi psychologique et scolaire ont été mises en place à Constantine en application de l’instruction du ministère de l’Education 291/003/14 pour  oeuvrer notamment à contenir la violence en milieu scolaire.

Les études sur le phénomène de la violence et le suivi des cas de tension psychologiques touchant des lycéens avaient montré "le grand besoin" de renouveler les modes d’organisation de la vie scolaire afin de prendre en charge les questions scolaires et psychosociales de ces lycéens.

Ces cellules de suivi opérationnelles dans les lycées de Constantine assument, en premier, un rôle d’orientation pour traiter "en temps réel" toutes les expressions de tension et de violence au sein des établissements avant qu’elles n’atteignent le stade d’avoir un impact négatif sur tout le processus scolaire, a estimé à ce propos Mme Rabéa Boulekehal, directrice du centre d’orientation scolaire et professionnelle d’El Khroub (Constantine).

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Au début, un membre de la cellule assume la tâche d’écouter l’élève dont le cas est ensuite évalué pour décider de poursuivre la prise en charge individuelle ou collective impliquant tous les autres membres de la cellule, a expliqué la même spécialiste qui a insisté sur l’importance du dialogue pour permettre aux élèves d’exprimer en toute liberté leurs intérêts et leurs angoisses.

"Il s’agira ensuite de désamorcer les situations de tension par la médiation et la prise en charge des problèmes liés à la scolarité ainsi que par la correction des comportements nuisibles à la vie scolaire", a-t-elle déclaré.

Mme Boulekehal qui est également inspectrice d’orientation scolaire a souligné en outre que l’écoute des élèves montrent que les causes de la violence étaient surtout liées à la faible assimilation due aux méthodes didactiques traditionnelles de certains enseignants et à leur désir d’interrompre leur scolarité.

La même cadre a aussi insisté sur l’impact de la dislocation familiale et les problèmes entre les parents sur la scolarité de leur progéniture ainsi que sur les effets néfastes de la violence parentale et du manque de dialogue au sein des ménages.

 

---- 55 cas de personnes violentées durant le 1er trimestre 2017-2018  ....

 

Selon Mme Boulekehal, 169 cas ont été soumis aux cellules de d’écoute et de suivi psychologiques et scolaires dans les lycées de la wilaya dont 55 ont trait à la violence verbale (36 cas) et physique (19). Le reste des cas concernent le non-respect des règlements intérieurs de l’établissement (48 cas), des protestations d’élèves (24) et manque de respect à l’égard de l’enseignant (21).

Le plus grand nombre de cas de violence signalés chez des garçons avec 32 cas de violence verbale et 14 de violence physique, selon la même responsable qui a souligné que les lycées "Nouioua Fatima" de la cité Ain Bey et "Malek Haddad" à Boussouf concentrent le plus grand nombre des cas de violence verbale tandis que le plus grand nombre des cas de violence physique a été relevé aux lycées "Ferhat Abbas" d’El Khroub et "Mohamed Nedjar" d’Ain Semara avec trois cas chacun suivis des lycées "Jugurtha’’ et ‘‘Toufik Kheznadar’’ de Constantine, ‘‘Hassan Bourafaa’’ d’El Hamma Bouziane et ‘‘Hassan Ibn El Haytham’’ de Didouch Mourad avec deux cas chacun.

Les cellules n’ont ménagé aucun effort pour limiter les comportements violents dans les établissements qui ont pour mission d’être des centres de savoir et des moyens de transformation sociale, a estimé la même cadre qui a préconisé la réhabilitation des conseils de classe et d’en consolider l’efficience ainsi que la mise à jour des méthodes didactiques des enseignants et de renforcer leur engagement vis-à-vis des règles déontologiques de leur profession.