Présentation de l’ouvrage «La mémoire, l’ultime devoir d’un maquisard» de Mohamed Boulahrouz, hier du forum de dk news : « Le devoir ne se limite pas à l’engagement pour l’indépendance nationale »

Publié par Par Amar CHEKAR le 03-03-2018, 18h18 | 343

Un des rares écrivains  si ce n’est le seul  à assumer un devoir de mémoire avec des témoignages authentiques qu’il a passés à la Wilaya III, et ce, en  accompagnant sa   biographie avec des archives récupérés de Vincennes en France, et ce,  après une très longues attente avant d’accéder aux archives de la guerre d’Algérie 1954-1962,  Hocine Allouache du haut de ses 80 ans, malgré son âge avancé, il  publie son premier livre  qu’il intitule  La mémoire, l’ultime devoir  d’un maquisard , afin de partager

son passé au détail précis et de transmettre le flambeau d’attachement aux valeurs algériennes aux nouvelles générations avides de connaître l’histoire aufin de se consacrer au développement du pays.
Incontestablement, le titre du livre  à lui seul montre toute son engagement et audace pour continuer à servir le pays bien après la guerre de Libération nationale qui a laissé plus de 1.5 million de martyrs et combien d’orphelins, de handicapés à vie qui sont en vie malgré tout ce qu’ils ont vécu comme souffrance et tortures morale et physique dans la solitude et l’anonymat.

 Homme de culture, de lettres incontestable, et ce n’est pas pour le plaisir qu’on le souligne, mais c’est bien avant de le rencontrer en chair et en os, que nous avons décelé en lui par téléphone d’abord, la véritable valeur d’un homme exceptionnel qui a servi sa patrie dignement  depuis sa jeunesse.

Du haut de ses quatre-vingt ans,  ce combattant de l’ombre  revient sur deux aspects qui marquent son engagement dès son jeune âge pour l’indépendance nationale et sur un autre point pour marquer sa biographie.

« J’étais jeune lorsque j’ai demandé  mon intégration dans les rangs des moudjahidine pour lutter pour l’indépendance de notre pays mais, malheureusement, ils m’ont refusé tout en me disant que je ne suis pas le bon élève pour monter au maquis », selon son oncle d’où l’idée de  son engagement dans la guerre de libération pour défendre la cause du peuple dignement.

Joignant  ses écrits par des copies et photos d’archives qui datent de la guerre de Libération nationale,  Hocine Allouache se confesse.

« Lorsque je suis parti en France pour récupérer les archives, les services concernés de Vincennes m’ont dit que le colonialisme français a signé un dossier très lourd contre vous ».

Accusé des actions que j’ai mené contre l’ennemi du peuple, à savoir le colonialisme et non pas le peuple français », révèle-t-il, rien que pour montrer toute l’importance des actions qu’il minutieusement fomentées contre le colonialisme criminel, inhumain et barbare. (Voir page 309-255).
Tenant compte de son importance, le livre a été déjà présenté  au Caire  (Egypte).

Il est également invité à le présenter le 16 mars à Paris et au mois de mai en Tunisie.
Rédigé par Mohamed Boulahrouz, journaliste de la Chaîne 3, le travail littéraire a été vivement salué par les nombreux lecteurs qui sont venus.

Invité samedi 3 mars 2018 pour une vente-dédicace au Forum DK News à Alger,  Hocine Allouache n’a pas hésité un instant pour montrer sa joie et disponibilité de venir de Béjaïa à Alger, afin de partager son parcours de combattant et passer des moments conviviaux avec les plus chers de sa famille, amis mais aussi les lecteurs assidus qui sont venus nombreux pour connaître et découvrir la nouveauté, toute cette nouveauté portant sur la glorieuse révolution algérienne 1954-1962.
 «  J’ai une mémoire d’éléphant. Mes principales archives, c’est ma mémoire », at-il souligné.


Un livre qui accroche le lecteur du début jusqu’à la fin

Le nouvel ouvrage de Mohamed Boulahrouz, écrit dans un style littéraire très attractif, accroche le lecteur dès les premières lignes et lui donne envie de lire le reste avec la même ferveur et le même enthousiasme.

Il plonge ce dernier au cœur de la guerre de Libération nationale. Les propos recueillis auprès de Hocine Allouache sont appuyés par des témoignages de moudjahidine mais aussi de témoins oculaires.

Le titre singulier choisi par l’auteur est un message fort adressé à tous les acteurs de la révolution nationale.

Il invite ainsi les derniers moudjahidine à écrire leurs mémoires et participer avec leurs témoignages à l’enrichissement et à la transmission de la mémoire nationale.

«C’est l’ultime devoir d’un maquisard après celui de prendre les armes», a souligné M. Boulahrouz.

A ce titre, M. Boulahrouz, qui a fait un travail remarquable lors de l’écriture de ce livre, a relevé lors de son intervention au Forum une citation qui résume l’idée qu’il a voulu transmettre aux lecteurs algériens : «Ce sont les peuples et les masses qui font l’histoire d’une nation. Chacun a participé à sa manière et selon ses moyens au combat contre le colonisateur français».

Les récits et les écrits laissés par les moudjahidine sont un patrimoine historique inestimable qui doit être transmis aux nouvelles générations et élevé au rang de trésor national.

Rachid Rachedi 


Le valeureux Rabie 

Dans son témoignage, Hocine Allouache, est revenu sur l’histoire touchante de l’un de ses compagnons d’armes tombé au champ d’honneur lors d’une embuscade tendue par sa compagnie aux forces ennemies sur les chemins de Béjaïa, le valeureux Rabie.

Originaire de Souk Ahras, Rabie qui était mitrailleur au même titre que Hocine Allouache, faisait partie de la section chargée par le commandement de la révolution, d’intercepter un convoi militaire composé de plusieurs camions et blindés.

Au moment de l’embuscade, Rabie était installé sur une crête juste en face de la position qu’avait choisie Hocine Allouache. Les deux hommes avaient pour mission d’immobiliser le convoi en ciblant avec des tirs nourris le premier et dernier camion.

Alors que la bataille fessait rage, Rabie dévale la pente sur laquelle il était positionné pour prendre part au combat. Il se retrouve alors nez à nez avec un capitaine français.

Dès lors, une lutte au corps à corps «d’une rare violence» s’engagea entre les deux hommes.
A un moment, Rabie, qui était grand de taille, était contraint de s’abaisser pour mordre à la hanche son adversaire, petit mais assez costaud pour lui tenir tête.

A l’issue de la bataille, les deux hommes ont été retrouvés morts dans cette position.
Il aura fallu utiliser des lames rasoirs pour détacher la mâchoire du valeureux chahid de la chair du soldat français.

Rabie fut, comme tant d’autres avant et après lui, un exemple de valeurs héroïques et de dévouement pour le pays.

Plusieurs faits historiques, certains méconnus d’autres oubliés par la nouvelle génération, sont rapportés dans cet ouvrage publié par les Editions Baghdadi.
R.R.