Maroc: la contestation sociale se poursuit à Jerada, la population mobilisée

Publié par DKNews le 14-03-2018, 16h03 | 40

Le Maroc est toujours agité par un mouvement de contestation à Jerada (nord-est), depuis fin décembre, pour des revendications socio-économiques et la mort cruelle de jeunes dans les "mines de la mort" situées dans cette ville où l'extraction de charbon est la seule activité locale offerte.

La mort, fin décembre, de deux mineurs dans un puits de charbon, suivi depuis de deux autres décès, a mobilisé la population de cette ville sinistrée en proie aux chômage.

De grandes manifestations pacifiques se sont succédées pour demander des "alternatives économiques" à la seule activité locale, l'extraction de charbon dans les "mines de la mort".

Des manifestants étaient redescendus dans la rue fin février pour demander des "réponses concrètes" suite à l'annonce d'un "plan d'action économique" proposé par le gouvernement, qui a menacé de prendre des mesures "fermes" contre les manifestants, selon le ministère de l'Intérieur. 

La tension est remontée ces derniers jours avec l'arrestation de quatre jeunes militants, samedi et dimanche, qui a été suivie par une grève générale, une marche et de grandes manifestations pour demander leur libération.

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Deux jeunes manifestants ont été arrêtés samedi à Jerada, et deux autres ont été appréhendés dimanche, a fait savoir une source associative locale, citée par des médias.

Pour protester contre ces arrestations, les premières depuis le début du mouvement, des milliers de personnes ont manifesté dimanche à Jerada.

Les manifestants ont marché sur une cinquantaine de kilomètres vers une localité voisine.

"La situation s'est tendue", a-t-on ajouté de source associative, faisant état d'un "sentiment de colère" chez les habitants, qui font face à une "présence policière massive".

Le Maroc a été également agité l'an passé par un autre mouvement de protestation, dans la région voisine du Rif (nord), avec des revendications comme la création d'emplois et le développement de cette région délaissée.

Les autorités y ont arrêté plus de 450 personnes, une mesure largement critiquée par les associations des droits de l'Homme. Les leaders du mouvement sont détenus et actuellement jugés à Casablanca.