Soudan du Sud : Des crimes contre l'humanité probablement commis au Soudan du Sud

Publié par Dknews le 09-05-2014, 16h33 | 21

La Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss) a estimé jeudi que des crimes contre l'humanité ont probablement été commis au Soudan du Sud, pays ensanglanté depuis mi-décembre par un conflit armé accompagné de massacres et d'exactions contre les civils.

«Au regard du caractère généralisé et systématique des attaques (contre les civils) et des informations suggérant une coordination et une planification, il y a des motifs raisonnables de croire que des crimes contre l'humanité (...) se sont produits» au Soudan du Sud, indique un rapport de la Minuss.

Selon l'ONU, «les deux camps» se sont rendus coupables «dès le début du conflit» de «violations particulièrement graves des droits de l'Homme et du droit humanitaire international à large échelle», parmi lesquelles «meurtres extrajudiciaires, disparitions forcées, viols et autres violences sexuelles, arrestations et détentions arbitraires».

La mission recense également des «attaques visant des civils ne prenant pas part aux hostilités, des violences destinées à semer la terreur dans la population civile et des attaques d'hôpitaux ou contre la (...) mission de maintien de la paix».

«Les civils n'ont pas seulement été pris dans les violences, ils ont été délibérément visés, sur des critères ethniques», poursuit la Minuss. Moins de trois ans après son indépendance du Soudan, proclamée en juillet 2011, le Soudan du Sud a replongé mi-décembre dans un profond conflit mettant aux prises les troupes fidèles au président Salva Kiir et les rebelles de l'ancien vice-président Machar mois.
Les affrontements ont pris depuis une dimension ethnique opposant les «Dinka» de Salva Kiir et «Nuer» de Riek Machar.

Le rapport de la Minuss est publié à la veille d'une rencontre prévue entre MM. Kiir et Machar à Addis Abeba, destinée à faire avancer les négociations de paix entamées à Addis Abeba pour trouver une solution politique durable au conflit.

Ces négociations n'ont jusqu'ici accouché que d'un cessez-le-feu non appliqué. «En dépit de la signature d'un accord de cessation des hostilités le 23 janvier, les combats se poursuivent avec peu d'espoir que les civils voient un quelconque répit dans la violence incessante», a déploré la Minuss.