Etat de droit et démocratie : Un processus irréversible

Publié par Boualem Branki le 10-05-2014, 20h21 | 39

La révision de la Constitution est l'un des grands chantiers auxquels va s'atteler le chef de l'Etat. Il l'a d'ailleurs clairement expliqué mercredi dernier lors du premier Conseil des ministres après son investiture.

La révision de la loi fondamentale est devenue une nécessité pour beaucoup, moins pour d'autres, alors que certains partis politiques estiment que le texte doit être revu. En fait, cette révision devait avoir lieu bien avant la tenue de l'élection présidentielle du 17 avril.

Mais, le calendrier politique a, visiblement, pris de vitesse les échéances de cette révision. N'empêche, comme promis en 2011, le chef de l'état s'engage ainsi à mettre en place les mécanismes idoines pour une révision consensuelle de la Constitution algérienne. Beaucoup de partis l'avaient réclamée, et certains avaient même demandé à ce qu'elle entre en vigueur immédiatement après l'examen du rapport élaboré par une commission d'experts mise en place à cet effet. 

En effet, c'est en avril 2013 que le Président Bouteflika charge cette commission, composée notamment des professeurs Azzouz Kerdoun et Fouzia Benbadis, d'élaborer une nouvelle mouture de cette Constitution. Au mois de septembre, le texte était prêt, mais devait être examiné par le Chef de l'Etat. Cette fois-ci, ce sera pour de bon et c'est M. Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet du Chef de l'état qui a été chargé de mener les consultations avec les partis politiques et les personnalités pour arriver à un accord consensuel sur la révision de la loi fondamentale. 

Une révision qui s'impose au regard des nombreux défis auxquels est confrontée sur le plan institutionnel l'Algérie, qui a besoin d'une Constitution pérenne et insoluble dans l'humeur des hommes politiques du miment ou à venir. Car les mutations actuelles et à venir de la société algérienne, de son environnement politique et économique lui imposent d'avoir des fondements institutionnels solides, forts et non sujets au changement. 

C'est comme cela que les grandes démocraties ont bâti leur Constitution : basée sur l'état de la nation, sa force économique et ses lois politiques et sociales. C'est un peu cela l'objectif de cette révision de la Constitution qui devrait placer l'Algérie en mode futur, pour que les générations montantes puissent se dire que la Constitution de leur pays est le reflet d'une société forte, moderne et résolument tournée vers le progrès et les performances. Il importe dès lors que ce texte ne soit plus un simple exercice politique conjoncturel, mais le fondement, le socle des institutions et du fonctionnement de l'Etat algérien.