Une exposition de photographies sur l'œuvre de l'architecte Fernand Pouillon en Algérie

Publié par Dknews le 11-05-2014, 15h05 | 322

Une exposition de photographies de Myriam Maachi-Maïza, dédiée aux constructions de l'architecte français Fernand Pouillon en Algérie, a été inaugurée samedi à l'institut français d'Alger.

Intitulée "L'Architecture de Fernand Pouillon en Algérie", cette exposition de rue, présente à travers une quinzaine d'affiches placardées sur les façades de l'institut, un panorama de l'œuvre de Pouillon omniprésente dans le paysage architectural algérien.

Une première partie de l'exposition est dédiée aux constructions de l'époque coloniale à Alger, les cités de Diar El Mahçoul, Diar Essaada et Climat de France, mettant en avant le souci de l'architecte de construire "vite, bien et à moindre coût, sans omettre le confort et l'esthétique".

Cette démarche a poussé l'architecte à concevoir des cités qui répondent aux attentes de la société et avec des matériaux locaux et naturels ce qui a aussi relancé l'activité d'artisans comme les tailleurs de pierres, les céramistes et les paysagistes.

Sur les façades de l'institut d'autres planches sont dédiées au grand projet de Fernand Pouillon qui, après son exil en Algérie en 1965 suite à un scandale immobilier en France, s'est attaché à la construction d'une quarantaine de complexes touristiques pour dynamiser ce secteur.

Les complexes construits tout le long de la côte ouest d'Alger, comme ceux de Zeralda, de Sidi Fredj ou de Tipaza témoignent d'une inspiration architecturale pluriellepuisée dans les styles architecturaux de la Casbah d'Alger, de l'Andalousie ou encore de l'Italie.

Dans le sud algérien, Fernand Pouillon s'était aussi attelé à concevoir et bâtir une chaîne d'hôtels très particuliers, inspirée autant de l'architecture arabo-musulmane que des caravansérails, qui ont fait les beaux jours du tourisme saharien.

Suivant les oasis de la Saoura et du Gourara, l'architecte avait bâti des hôtels comme le Touat et le Gourara à Adrar, Antar à Bechar, M'zab à Ghardaïa ou le Tahat (Tamanrasset) avec une conception centrée sur l'intérieur et très sobre vue de l'extérieur, afin de l'adapter au climat et aux traditions architecturales locales.

Aujourd'hui encore, les conceptions et la démarche de Fernand Pouillon, bâtisseur soucieux du rôle social de l'architecture devant "mettre la beauté et le confort à la portée de tous", devraient présenter une "source d'inspiration" à l'architecture moderne" comme l'atteste Myriam Maachi-Maïza, elle-même architecte.
L'exposition "L'Architecture de Fernand Pouillon en Algérie", installée sur les façades de l'Institut français d'Alger se poursuivra jusqu'au 15 juin prochain.