L'Afrique du Sud a levé mercredi l'état de catastrophe naturelle décrété mi-février en raison de la sécheresse historique qui frappait la région du Cap (sud-ouest), la deuxième ville du pays.
"J'ai décidé de ne pas renouveler l'état de catastrophe naturelle, qui expire le 13 juin 2018", a déclaré le ministre des Affaires traditionnelles Zweli Mkhize.
"La phase aiguë de la sécheresse dans les provinces du Cap occidental (sud-ouest), du Cap oriental (sud-est), du Cap du Nord (nord-ouest) et d'autres poches plus petites du pays touche à sa fin", a expliqué le ministère dans un communiqué. L'état de catastrophe naturelle avait été décrété dans tout le pays alors que Le Cap était menacée d'une rupture d'approvisionnement en eau potable. Ces dernières semaines, la région du Cap a bénéficié d'importantes précipitations saisonnières.
"A cette époque l'an dernier, le niveau d'eau dans les barrages était de 21,2% et la consommation d'eau de 615 millions de litres par jour", a rappelé la municipalité.
Actuellement, le niveau des barrages est de 31,8% et la consommation quotidienne d'eau de 532 millions litres d'eau, a-t-elle ajouté, appelant toutefois la population à poursuivre ses efforts "compte tenu de l'incertitude des précipitations". L'objectif est de limiter la consommation quotidienne d'eau à 450 millions de litres.
"Nous devons nous assurer que nous nous en tenons à nos objectifs et aux restrictions", à savoir une consommation par jour et par personne de 50 litres, a insisté la municipalité. Toute l'Afrique australe a subi ces dernières années une très forte sécheresse, aggravée par le phénomène météorologique cyclique El Niñno. Mais de très fortes pluies ces derniers mois ont permis à l'essentiel de la région de refaire ses précieuses réserves d'eau.
Comme l'Afrique du sud, le Mozambique est frappé par une sécheresse persistante qui a contraint les autorités locales à restreindre les approvisionnement en eau et a activé un plan d'urgence . Plus d'un million d'habitants de la capitale mozambicaine Maputo et des environs ont été privés récemment d'eau potable.
Des experts et organisations internationales préviennent contre une "crise de l'eau" aux impacts potentiellement graves, générés notamment par le réchauffement du climat et la pollution, et qui se font sentir dans plusieurs parties du globe où les réserves d'eau douce sont en péril.
Cours d'eau bétonnés par des barrages qui n'arrivent plus jusqu'à la mer, nappes aquifères millénaires vidées jusqu'à la dernière goutte, eaux contaminées par diverses pollutions... Les réserves d'eau douce de la planète étaient déjà en péril, avant même que les effets potentiellement dévastateurs du réchauffement ne se fassent sentir, selon les experts.
La planète, dont 97% de l'eau est salée, est traversée par un flux d'eau douce renouvelable de 42.810 milliards de mètres cubes par an, soit 16.216 litres par personne et par jour, près de quatre fois la consommation des habitants des Etats-Unis, selon des données de la FAO (2016). D'après les données de la FAO (2014), 45 pays comme l'Afrique du Sud, Chypre ou le Maroc sont en situation de pénurie (définie par les Nations unies lorsque les ressources sont inférieures à 1.000 mètres cube par habitant par an).