Nécessité d’acquérir un matériel de pêche autorisé pour remplacer les filets dérivants

Publié par DK News le 05-09-2018, 16h09 | 47

La Direction générale de la pêche et de l’aquaculture compte subventionner l’acquisition de matériels de pêche autorisés pour limiter l’usage des filets dérivants, occasionnant des dégâts sur la biodiversité marine, a-t-on appris de cette administration.

"Nous voulons introduire un nouveau soutien pour permettre aux pêcheurs qui pratiquent la pêche aux filets maillants dérivants d’acquérir de nouveaux équipements, la palangre notamment", a indiqué l’APS, le Directeur général de cette instance, Taha Hammouche.

"Cette recommandation est en cours d’étude", a-t-il précisé, soulignant que l’usage des filets dérivants, même s’il n’est pas interdit en Algérie, est soumis à une réglementation rigoureuse.

La méthode de pêche à l’aide de filets dérivants est pointée du doigt par les spécialistes pour le fait qu’elle permet la capture d’espèces non ciblées, comme l’explique, pour sa part, le Pr. Mouloud Benabdi, un expert en biodiversité marine de l’Université d’Oran.

"En Méditerranée, les filets dérivants sont utilisés pour la pêche des gros pélagiques comme le thon et l’espadon. Toutefois, ils capturent également des espèces marines non visées, comme la tortue et le dauphin, mettant l’avenir de cette faune en danger", explique-t-il encore.

Le même spécialiste a ajouté qu’une partie de ces équipements abandonnés finissent par se perdre pour se transformer en filets fantômes pêchant indéfiniment le poisson.

A ce sujet, Mouloud Benabdi a rappelé que le phénomène des filets fantômes est fréquemment est plus répandu à l’Ouest par rapport aux régions Est et Centre du pays. Il a expliqué que la règlementation en vigueur n’est souvent pas respectée quant à l’usage de ce type de matériel.

"Alors que la longueur de ces filets est limitée à 2.5 km, certains pêcheurs utilisent des moyens atteignant souvent les 7 km de longueur", a-t-il précisé.

Cet expert a estimé que le passage à la pêche à la palangre nécessite non seulement des subventions pour l’acquisition du matériel nécessaire mais également une formation adéquate des pêcheurs car, "la méthode est très technique", a-t-il relevé.