Turquie : 205 morts dans une catastrophe minière, un deuil national de trois jours décrété

Publié par Dknews le 14-05-2014, 15h23 | 24

Plus de 205 mineurs ont été tués lors de l'une des pires catastrophes industrielles survenue mardi en Turquie qui a décrété mercredi un deuil national de trois jours, au moment où les efforts se multiplient pour retrouver les centaines d'autres toujours piégés sous terre.

Les autorités turques ont décrété «un deuil national de trois jours à partir du (mardi) 13 mai» en raison de la catastrophe survenue dans la mine de Soma, a annoncé le bureau du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui a annulé un déplacement à l'étranger pour se rendre en milieu sur les lieux de l'accident.

Le Président turc Abdullah Gül a lui aussi annulé un voyage en Chine et doit se rendre jeudi à Soma. L'accident provoqué par une explosion suivie d'un incendie s'est produitdans une mine de charbon de Soma, une ville située à une centaine de km d'Izmir (ouest, sur l'Egée). 787 employés se trouvaient sur les lieux du drame.

Sur place, le ministre turc de l'Energie et des ressources naturelles, Taner Yildiz, a expliqué mercredi que le bilan du drame s'élevait à 205 morts et que celui ci n'était que provisoire et pourrait s'aggraver, plusieurs centaine  d'entre eux étant toujours coincés sous terre. Selon M. Yildiz, la mort des mineurs a été provoquée par une intoxication au dioxyde de carbone et non à l'explosion du gaz de methane.

Au total, 363 mineurs ont pu être sauvés après le drame --80 personnes ont été blessées, dont quatre grièvement--, selon les autorités mais plus de 200 autres seraient encore prisonniers dans le sol malgré les efforts des secouristes. «Nos espoirs diminuent de plus en plus» pour retrouver des survivants,   a déploré le ministre, notant qu'«un incendie continue» dans le puits.
Plus de 500 personnes participaient au secours, qui se poursuivaient en fin de matinée, selon les autorités.

De nombreux gendarmes et policiers en armes étaient déployés autour du site pour faciliter les allées et venues incessantes de dizaines d'ambulances entre le site de la catastrophe et l'hôpital de la région.

Enquête sur les circonstances de l'incident

Afin de déterminer les circonstances exactes de l'incident, le bureau du procureur régional a lancé mercredi une enquête judiciaire.«S'il y a eu négligence, nous ne fermerons pas les yeux. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires, dont des mesures administratives et légales», a affirmé le ministre turc de l'Energie et des ressources naturelles.

Dans un communiqué, la compagnie minière privée Soma Komur a estimé que l'effondrement était «un accident tragique».«L'accident est survenu malgré un maximum de mesures de sécurité et des  inspections, mais nous avons réussi à intervenir rapidement», a assuré l'entreprise.Le ministère turc du Travail et de la Sécurité sociale a indiqué que la mine avait été inspectée la dernière fois le 17 mars et qu'elle appliquait les normes en vigueur.

Selon les premiers témoignages, l'explosion a apparemment été provoquée par un transformateur électrique, et a entraîné un effondrement bloquant les mineurs dans les galeries.Les explosions dans les mines sont fréquentes en Turquie, en particulier dans celles du secteur privé où, souvent, les consignes de sécurité ne sont pas respectées.L'accident le plus grave est survenu en 1992 quand 263 mineurs ont été tués dans une explosion de gaz dans la mine de Zonguldak (nord), plus grand bassin minier de charbon de Turquie.