Ahmed Gadda, cet auressien précurseur du sursaut nationaliste du 1er novembre 1954

Publié par DK News le 22-10-2018, 17h45 | 30

Le moudjahid Ahmed Gadda, décédé dimanche soir au centre hospitalo-universitaire, CHU- Batna, est le dernier des 16 "bandits d’honneur" des Aurès, dirigés par le chahid Hocine Berrahaïl et l’un des sursaut libérateur du 1er novembre 1954, ont affirmé des compagnons du défunt.

Né en 1927 au douar Zelatou dans l’actuelle commune de T’kout, le défunt "un des chefs des Aurès" avait rejoint à l’âge de 14 ans le groupe des 16 "bandits d’honneur" des Aurès sous la direction de Hocine Berrahaïl et avait intégré les rangs du mouvement nationaliste vers la fin des années 1940, a souligné El-Abed Rahmani, secrétaire de wilaya de l’Organisation nationale des moudjahidine qui assure que Gadda fut aussi un des rares moudjahidine ayant été au courant de la date de déclenchement de la révolution libératrice.

Il fut également, a ajouté Rahmani, un des militants recherchés après la découverte de l’Organisation secrète avec Amar Benaouda, Lakhdar Bentobal et Abdeslam Habachi et membre du groupe chargé la nuit du 1er novembre 1954 de mener des frappes contre des cibles coloniales dans la wilaya de Biskra.

Dans une déclaration à l’APS, il y a quelques années, Ahmed Gadda avait évoqué les lettres de menaces qu’il livrait à des colons et les contacts de Mustapha Benboulaïd avec le groupe des "bandits d’honneur" qui a refusé l’offre française de liquider Benboulaïd et a préféré soutenir ses actions et participer activement aux préparatifs de déclenchement de la révolution.

Condamné à mort par contumace avec les autres membres de son groupe en 1950, Gadda avait pris part à la réunion historique de Legrine qu’il a qualifié de "déterminante pour la révolution de novembre 1954".

De son côté, Brahim Rahmouni, ancien directeur du musée du Moudjahid, a souligné que Gadda avait pris part à plusieurs batailles contre l’armée d’occupation française, et entretenait de bons rapports avec Benboulaïd et les autres chefs de la révolution dans la région des Aurès.

Patriote convaincu depuis sa jeunesse, Gadda, a relevé Rahmouni, a vécu dans les maquis bien avant le déclenchement de la révolution avec Hocine Berrahaïl et son groupe des "bandits d’honneur" qui n’ont eu aucune hésitation à rejoindre l’action révolutionnaire sous la direction de Benboulaïd.

Selon son fils Fayçal, Ahmed Gadda père de onze garçons et deux filles a bénéficié après la dégradation de son état de santé d’une prise en charge totale pour se soigner à l’étranger en novembre 2014 mais "a préféré demeurer au pays".

Ses dernières volontés, a-t-il ajouté, étaient de veiller toujours à la préservation de l’Algérie.