Une plateforme pour l’évaluation de l’aléa sismique en Algérie recommandée

Publié par DK News le 23-10-2018, 15h52 | 13

Une plateforme destinée à l’évaluation de l’aléa sismique et la réduction du risque de catastrophes en Algérie est "plus que nécessaire", ont estimé mardi à Alger des sismologues.

"L’évaluation de l’aléa sismique et du risque de catastrophes en Algérie est une question importante du point de vue scientifique et politique.

L’aléa sismique étant relativement important en Algérie car lié à des magnitudes fortes à modérées, la vulnérabilité peut être élevée et la gestion intégrée des risques devient de ce fait un objectif décisif", a indiqué le directeur de recherche à l’Institut de physique du Globe de Strasbourg (France), Mustapha Meghraoui, lors de la rencontre nationale sur la gestion des risques de catastrophes.

Il a affirmé que "le zonage sismique et l’évaluation de l’aléa sismique tels qu’adoptés dans la conception parasismique actuelle comporte des lacunes et le risque sismique demeure élevé".

Pour M. Meghraoui, l’évaluation de l’aléa sismique et l’atténuation du risque sismique nécessitent "une meilleure prise en charge pour cadrer avec les priorités des recommandations de la Conférence de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes tenue en 2015".

"Les études d’aléa et de risque sismiques sont nécessaires pour la compréhension du potentiel destructeur des séismes qui peuvent entraîner des pertes en vies humaines, ainsi que des perturbations sociales et économiques", selon la communication de cet expert intitulée "le défi de  l’atténuation du risque sismique au Nord de l’Algérie".

Il a indiqué que l'Atlas tellien en Algérie, qui fait partie de la frontière de plaques en Méditerranée occidentale, "est une des régions les plus actives sismiquement", rappelant les séismes dévastateurs tels que ceux d’Alger (1716, 20.000 morts), d’Oran (1790, 3.000 morts), ou Blida (1825, 7.000 morts). Durant les 60 dernières années, pas moins d’une quinzaine de séismes dommageables ont frappé l´Algérie: El Asnam (1954, 6.7 degrés, 1.243 morts et 1980, 7.2 degrés, 2.633 morts), Boumerdes (2003, 6.8 degrés, 2.278 morts).

De son côté, Mme Assia Harbi, responsable au Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), a plaidé en faveur de la conception d’une base de données où sera consigné l´ensemble des zones sismiques du territoire national.

"Nous savons qu’une région qui a vécu un séisme aujourd’hui en expérimentera un autre dans un certain nombre d’années", a-t-elle estimé, considérant que "la meilleure des prédictions reste donc la connaissance des effets des séismes passés pour se préparer aux effets des séismes qui auront lieu dans le futur".

Pour elle, "consigner les résultats de cette exploration dans une base de données et la mettre à la disposition de tous les utilisateurs revêt une grande importance. Traduire la description des effets des séismes en chiffres et en cartes est très utile dans la réduction du risque sismique", a-t-elle suggéré.