La participation des femmes aux processus de paix reste «extrêmement limitée», selon le SG de l'ONU

Publié par Dk News le 26-10-2018, 15h33 | 8

La participation des femmes aux processus de paix officiels reste extrêmement limitée en dépit d'importants progrès, a estimé le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, jeudi devant le Conseil de sécurité.

«Entre 1990 et 2017, les femmes ne représentaient que 2% des médiateurs, 8% des négociateurs et 5% des témoins et des signataires dans tous les processus de paix importants», a-t-il déploré lors d'un débat du Conseil de sécurité sur le rôle des femmes dans la paix et la sécurité et l'impact positif de leur émancipation politique et économique.

Le chef de l’ONU a déploré que les conflits continuent d’avoir un effet dévastateur sur les femmes et les filles, l’ONU ayant documenté plus de 800 cas de violence sexuelle liée aux conflits en 2017, «soit une hausse de 56% depuis 2016».

Il a également constaté que le financement de programmes visant à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans les pays en conflit ne représente que 5% de l’aide bilatérale totale à ces pays.

«Chaque année, nous prenons des engagements louables, mais ils ne bénéficient pas du soutien financier et politique requis», a regretté le Secrétaire général.

Rappelant que la parité hommes-femmes a le plus grand impact potentiel sur l’efficacité et la crédibilité des opérations de l’ONU sur le terrain, M. Guterres a annoncé la création d’un groupe de travail afin de mettre en place des mesures d’urgence en vue d’augmenter la présence des femmes qui ne représentent que 4% des soldats de la paix et 10% des effectifs de la police.

«J’ai créé un groupe de travail de haut niveau chargé d’examiner notre financement en matière d’égalité entre les sexes, notamment dans les domaines de la paix et de la sécurité», a-t-il dit.
«Je tiendrai les entités des Nations-Unies responsables de leurs engagements en matière de suivi des dépenses consacrées aux femmes, à la paix et à la sécurité, avec l’objectif d’atteindre ou de dépasser 15% d’ici à 2020», a assuré le chef de l’ONU. De son côté, la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo Ngcuka, a regretté «l’échec d’intégration des femmes dans le maintien de la paix».

«Les femmes ne peuvent pas être exclues des processus de paix uniquement parce qu’elles n’ont pas participé aux combats», a-t-elle estimé.

La cheffe d’ONU Femmes a conclu que les indicateurs annuellement relevés en matière de processus de paix et de médiation stagnent, quand ils ne chutent pas, et que les efforts sont superficiels pour intégrer les femmes dans les processus, celles-ci étant fortement marginalisées dans les institutions chargées de mettre en £uvre les accords de paix.