Sahara-Occidental - Maroc : Le président Ghali dénonce vigoureusement l'organisation par le Maroc d'un Forum à El Ayoune occupée

Publié par Dk News le 26-10-2018, 15h34 | 30

Le président de la République arabe  sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, a appelé l'ONU à prendre des  mesures urgentes pour mettre fin à l'attitude irresponsable du Maroc envers  sa charte, ses décisions et sa crédibilité, dénonçant avec force la  détermination des autorités marocaines à organiser en début novembre «un forum d'affaires Maroc-France» dans la ville occupée d'El Ayoune.

Dans une lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres,  le président sahraoui a dénoncé avec force les agissements marocains,  affirmant que la tenue de ce genre d'évènement par le Maroc dans la ville  occupée d'El Ayoune sous la supervision directe du roi Mohamed V «dénote  l'absence d'une volonté réelle et sincère auprès de la partie marocaine  pour coopérer avec vos efforts et ceux de votre envoyé personnel Horst  Kohler».

M. Ghali a dénoncé également les atermoiements de l'occupant marocain qui  profite «du mutisme injustifié de l'ONU pour poursuivre sa politique  expansionniste hostile».

«Face à ces agissements provocateurs illégaux et immoraux, nous exhortons  l'ONU à accélérer la prise de démarches urgentes pour contrer des  agissements du Maroc qui fait fi de la charte et des décisions onusiennes»,  a-t-il soutenu.  Il a rappelé que «depuis le début de l’occupation militaire marocaine  illégale du Sahara Occidental, le 31 octobre 1975, l’Etat marocain n’a  jamais cessé ses politiques dangereuses visant à changer la situation à son  profit de manière systématique, rapide et globale dans tous les domaines  militaire, civil, politique, économique, social, démographique et autres».

Le président sahraoui a évoqué les activités et actions menées par  l'occupant marocain qui «viole la Légalité internationale et le Droit  humanitaire international», en pillant les richesses naturelles du Sahara  occidental et en organisant des élections et forums économiques dans une  région non soumise à son autorité. Il a rappelé, dans ce sens, «la grave violation de l'accord de  cessez-le-feu et des accords militaires y afférentes, par l'ouverture d'un  terminal au niveau de Guerguerate, principale source de l'escalade  enregistré ces derniers temps». 

Après avoir condamné la détermination des autorités marocaines à organiser  en novembre leur «Forum d'Affaires Maroc-France» dans la ville occupée d'El  Ayoune, après avoir organisé le Forum de Crans Montana dans la ville  occupée de Dakhla, me Président Ghali a déploré le fait que «le France,  pays des libertés et des droits de l'homme, soit partie de cette rencontre  en et défie le Conseil de Sécurité onusien où elle occupe le siège de  membre permanent».

En janvier dernier, lors du dernier Sommet des chefs d'Etat et de  gouvernement de l'UA tenu à Addis-Abeba, les appels pour la mise en £uvre  de la déclaration adoptée, lors de sa 24e session tenue à Addis-Abeba du 30  au 31 janvier 2015, concernant le Forum Crans Montana, organisation basée  en Suisse, ont été réitérés afin de s'abstenir d'organiser des sessions  dans la ville de Dakhla, au Sahara occidental occupé. Un appel a également été lancé aux Etats membres et aux organisations de  la société civile africaine à boycotter le prochain forum.

Le président sahraoui a réaffirmé, dans sa lettre, que la présence du  Maroc sur les territoires sahraouis, tel que précisé dans les décisions de  l’Assemblée générale du Conseil de sécurité (CSI), de la Cours de justice  internationale (CJI) et la cours de justice européenne (CJUE) entre autres,  est une occupation militaire illégale, et que l’organisation de toute  activité ou festivité organisée par l’occupant marocain dans les  territoires sahraouies occupés constituent un acte offensif et provocateur  qui va à l'encontre du droit international, du droit humanitaire  international et du droit européen.

La CJUE a affirmé clairement dans ses arrêts notamment de décembre 2016 et  février 2018, que la RASD et le Maroc étaient deux pays distincts et  séparés et que l’exploitation des richesses sahraouies était un acte  illégal sans l'aval du peuple sahraoui sous la direction de son seul  représentant légal «le Front Polisario».