Pêche et aquaculture: Vers une nouvelle réglementation adaptée aux mutations du secteur

Publié par DK News le 28-10-2018, 18h55 | 19

De nouvelles propositions de textes réglementaires adaptés aux mutations du secteur de la pêche et de l'aquaculture devront être prêtes avant la fin de l'année en cours, a indiqué hier à Alger le directeur général de la pêche et de l'aquaculture, Taha Hamouche.

«Les proposition de lois sont pratiquement prêtes, nous nous sommes concertés avec les professionnels du secteur et nous devons à présent les discuter avec la Chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture (CAPA), a déclaré M. Hamouche lors d'un point de presse, à l'issue de la cérémonie d'installation du nouveau président de la CAPA, Abdelkrim Bani Mira par le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdelkader Bouazghi.

Soulignant le rôle de la CAPA, en tant qu'espace de concertation entre les responsables et les professionnels du secteur, M. Hamouche a affirmé qu'il y a plusieurs points qui seront discutés dans un cadre organisé et durable en vue d'améliorer les conditions socio-professionnelles des acteurs du secteur et de poursuivre la réalisation des objectifs de développement de ce secteur stratégique.

Les textes réglementaires cités par ce responsable devraient concerner plusieurs aspects car il y a, selon lui, l'impératif d'adapter les lois à la réalité du terrain afin de répondre aux nouveaux besoins et exigences de la profession.

«Il y a des préoccupations d'ordre réglementaires évoquées par les professionnels que nous allons discuter avec le président de la CAPA nouvellement élu», a-t-il dit en citant à titre d'exemple des lignes de référence qui délimitent et déterminent les zones de pêche et les zones interdites à la pêche.

«Nous avons fait passer des lois depuis des années concernant ce point mais nous avons constaté à travers notre travail avec les professionnels qu'il y avaient des difficultés pour les appliquer ce qui impose la révision de l'ancienne réglementation», a-t-il expliqué.

Il a également abordé la question de la réglementation des ports et son aménagement au profit des professionnels, tant revendiquée par les acteurs du secteur.

Parmi les points cités par ce responsable, figure également l'adaptation du système de formation aux besoins actuels du terrain par l'introduction des nouvelles spécialités lesquelles devraient bénéficier même à certaines catégories de professionnels opérationnels sur le terrain qui ont exprimé leur besoin en formation.

Dans ce même contexte, M. Hamouche a insisté sur le domaine de la recherche qui devrait aussi servir les acteurs opérants dans le monde de la pêche expliquant que le secteur dispose d'un bateau scientifique pour prospecter de nouvelles zones et de nouveaux moyens de pêche.

«Nous voulons associer la profession aux travaux réalisés par le centre de recherche», a-t-il souligné.

La traçabilité du produit depuis le producteur au consommateur, le renforcement de la protection sociale des professionnels, l'accompagnement des investisseurs sont autant de points évoqués par le directeur de la pêche et de l'aquaculture.

A la question récurrente sur la cherté des prix du poisson en Algérie en dépit de l'évolution de la production qui s'élève à 100 000 tonnes par an, ce haut responsable auprès du ministère a admis que la production ne couvre pas suffisamment la demande nationale.

En revanche, il a affirmé le rôle de l'aquaculture pour assurer une production durable du fait que ce secteur contrairement à la pêche marine , est prémuni des aléas climatiques, en plus de la production substantielle des fermes aquacoles. A titre illustratif, il a cité le projet de la plus grande ferme aquacole de Mostaganem, qui compte 40 caches flottantes avec une capacité de production globale prévue de 3.200 tonnes , soit presque l»équivalent de la production du port de DjenDjen avec toute sa flotte.

Il a rappelé à ce propos que l'Algérie compte 65 unités aquacoles en plus de 135 de projets avalisés par l'Agence nationale de développement de investissement (ANDI).

Le ministre de l'Agriculture qui a procédé à l»installation du nouveau directeur de la CAPA, a souligné le rôle incontournable du secteur dans la contribution de la sécurité alimentaire du pays et les investissements réalisés dans le secteur aux cours des deux dernières décennies, en mettant en avant l'augmentation du nombre des ports qui est passé de 21 en 2000 à 45 ports actuellement.

Il a également mis en avant le renforcement de la flotte maritime qui est passée de 2.000 unités à 6.000 unités en l'espace de 20 ans ainsi que l'évolution des travailleurs activant dans le secteur qui compte actuellement 45.000 personnes.