Environnement : La Terre a perdu 60% de ses animaux sauvages en 44 ans

Publié par Dk News le 30-10-2018, 16h03 | 15

La Terre a vu ses populations de vertébrés sauvages décliner de 60% entre 1970 et 2014, annonce le Fonds mondial pour la nature (WWF) dans un bilan plus alarmant à chaque édition.

«Préserver la nature ce n'est pas juste protéger les tigres, pandas, baleines, que nous chérissons», souligne le directeur du WWF, Marco Lambertini.

«C'est bien plus vaste: il ne peut y avoir de futur sain et prospère pour les hommes sur une planète au climat déstabilisé, aux océans épuisés, au sol dégradé et aux forêts vidées, une planète dépouillée de sa biodiversité».

Le déclin de la faune concerne tout le globe, avec des régions particulièrement affectées, comme les Tropiques, selon le 12e rapport «Planète vivante», publié mardi avec la Société zoologique de Londres et basé sur le suivi de 16.700 populations (4.000 espèces). Le 10e rapport faisait état de -52% entre 1970 et 2010.

Rien ne semble freiner l'effondrement des effectifs, à -60% désormais. La zone Caraïbe/Amérique du sud affiche un bilan «effrayant»: -89% en 44 ans. Amérique du nord + Groënland s'en sortent un peu mieux, avec une faune à -23%. La vaste zone Europe, Afrique du nord et Moyen-Orient est à -31%. Explication première, la perte des habitats, avec l'agriculture intensive, l'extraction minière, l'urbanisation...

qui poussent à la déforestation, à l'épuisement ou à l'artificialisation des sols.

Au Brésil, dont le programme présidentiel n'évoque ni la déforestation ni le réchauffement, la forêt amazonienne rétrécit toujours plus, comme la savane du Cerrado, au profit du soja et de l'élevage bovin. Mondialement, seuls 25% des sols sont exempts de l'empreinte de l'homme. En 2050 ce ne sera plus que 10%, selon les scientifiques de l'IPBES (le «Giec de la biodiversité»).

S'ajoutent à cela surpêche, braconnage, pollutions, espèces invasives, maladies, dérèglement climatique...

«La disparition du capital naturel est un problème éthique, elle a aussi des conséquences sur notre développement, nos emplois, et on commence à le voir», souligne le DG du WWF France Pascal Canfin.