Justice : Libération du journaliste Chitour Hadj Said

Publié par Dk News le 12-11-2018, 16h15 | 21

Le journaliste Hadj Said Chitour sera libéré  dimanche, suite au verdict du Tribunal correctionnel près la Cour d'Alger,  qui l'a condamné à 16 mois de prison ferme (purgés en détention préventive)  et une année avec sursis pour «avoir fourni des informations et plans à une  personne non autorisée à y accéder».

Selon l'arrêt de renvoi, l'affaire a éclaté suite à des informations selon  lesquelles, l'accusé Hadj Said Chitour, correspondant de la BBC, du  Washington Post et de France 24, «fournissait à des représentants de  certaines ambassades étrangères à Alger (d'Afrique du Sud, de Corée du  Nord, de France, de Chine et du Japon), des informations susceptibles de  porter atteinte à la sécurité et à l'économie nationales, moyennant des  sommes d'argent en devise».

 «Hadj Said Chitour fournissait, régulièrement aux représentants de  certaines ambassades étrangères, des informations importantes et sensibles  et des plans de compagnies nationales, à l'instar de Sonelgaz et de  Sonatrach ainsi que des informations sur des personnalités militaires, la  situation sécuritaire et la conduite de certains hommes d'affaires en  Algérie».

De son côté, l'accusé qui souffre d'une tumeur au cerveau nécessitant une  intervention chirurgicale urgente, a nié toutes ces accusations  «infondées», précisant avoir «fait son travail» en sa qualité de  journaliste professionnel et de correspondant de plusieurs chaines  étrangères.

«Je collectais des informations publiées dans les journaux nationaux et  les sites et les traduisais en anglais et en français pour les envoyer à  ces représentants diplomatiques».  «Mon objectif suprême était de faire connaître l'Algérie et la culture  algérienne pour encourager les investissements étrangers», a-t-il confié.

A une question du Procureur général sur les sommes d'argent en devise  versées dans son compte bancaire, l'accusé avait déclaré travailler comme  correspondant au profit de chaînes étrangères et qu'il était naturel de  percevoir son salaire en devise.

Il a déclaré également avoir traité avec un bureau spécialisé dans les  études stratégiques en Angleterre, lequel lui avait demandé des  informations sur la conduite des hommes d'affaire algériens, et qu'il avait  fourni les informations en sa qualité de journaliste et d'expert dans ce  domaine. «J'ai £uvré pour l'amélioration de l'image de l'Algérie à l'étranger, j'ai  formé des journalistes algériens à l'étranger et je suis membre de  l'association Nelson Mandela», a-t-il indiqué.

Après que le Procureur général près le Tribunal criminel d'Alger eut  requis une peine de 5 ans de prison ferme à l'encontre de l'accusé, Me  Miloud Brahimi a souligné dans son plaidoyer qu'il n'y avait pas de victime  dans cette affaire, ni de partie civile, ni de témoin.

Il a ajouté que la  gravité des faits imputés à son mandant exigeait la présence d'une partie  civile, «point qui fait défaut dans cette affaire».

Pour sa part, Me Khaled Bourayou a fait savoir que le dossier de l'affaire  ne contenait aucune preuve pouvant condamner son client, expliquant que le  dossier ne renfermait également aucun document secret portant atteinte à la  défense ou à l'économie nationales.

Maitre Bourayou a ajouté que les ambassades en Algérie ou dans n'importe  quel autre pays avaient des contacts permanents avec les représentants de  la société civile et des journalistes qui donnent leurs avis dans  différents domaines.