Une Commission malienne salue l'expérience algérienne en matière de réconciliation nationale

Publié par DK News le 13-11-2018, 15h53 | 7

Le président de la Commission malienne "Vérité, justice et réconciliation" (CVJR), Ousmane Oumarou Sidibé, a salué lundi à Alger l'expérience algérienne dans le domaine de la réconciliation nationale, notamment en matière d'accompagnement des victimes de la décennie noire et de prise en charge sociale et psychologique des femmes victimes de viol.

La délégation malienne conduite par M. Ousmane Oumarou Sidibé s'est rendue en Algérie pour s'enquérir de près de l'expérience algérienne en matière de réconciliation nationale en vue de "l'adapter" aux différentes activités liées à la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation nationale, aux droits de l'homme et aux modalités de prise en charge des indemnités des personnes concernées par l'accord de paix au Mali.

"L'expérience de l'Algérie dans le domaine de la réconciliation nationale est pionnière et un modèle à suivre, notamment en matière de prise en charge psychologique des victimes du terrorisme dont les femmes violées et de mesures relatives à la réinsertion des victimes du terrorisme dans la société", a déclaré M. Sidibé à la presse, à l'issue de l'audience que lui ont accordée ainsi qu'à la délégation l'accompagnant, le secrétaire général de la wilaya d'Alger, Mohamed Benameur, et les membres de la commission sectorielle de la wilaya d'Alger, chargée du dossier de la charte de la réconciliation nationale.

Après avoir reçu des explications détaillées sur des interrogations s'articulant autour du rôle des oulémas en matière de réconciliation nationale et d'accompagnement des femmes victimes de viol durant la décennie noire en Algérie, par les membres de la commission sectorielle de la wilaya d'Alger chargée de la charte de la réconciliation nationale, M. Sidibé a fait savoir que ces "explications destinées aux membres de la commission seront très bénéfiques pour l'Etat du Mali, ciblé actuellement par des actes terroristes à l'instar des enlèvements, de la torture, des tueries et des conflits sectaires".

La commission sectorielle a expliqué à la délégation malienne les différentes mesures prises pour la prise en charge psychologique des victimes de la décennie noire et les modalités de leur insertion dans la société, soulignant que 95 % des femmes qui étaient détenues dans les fiefs terroristes avaient fait l'objet de viol et ont été prises en charge sur les plans psychologique et social (formation dans différentes spécialités et octroi de crédits pour la création de micro-entreprises).

La commission a également rappelé les différentes indemnisations financières octroyées aux victimes de terrorisme et la réinsertion professionnelle des fonctionnaires ayant quitté leurs postes d'emploi ou ils s'étaient absentés pendant une longue durée lors de la décennie noire.

Il s'agit également de la prise en charge des orphelins et des femmes victimes de violence corporelle et autres dossiers qui peuvent servir de référence pour la commission malienne "Vérité, Justice et réconciliation" en vue de s'y imprégner en ce qui concerne l'accord de paix au Mali.