L'arthrose est la première cause de handicap après 40 ans. C'est pourquoi il est important d'adopter le bon mode de vie à titre préventif et de connaître les moyens de soulager les douleurs.
Non, l'arthrose n'est pas « une maladie de vieux » ! Cette maladie inflammatoire des articulations, qui détruit peu à peu le cartilage, est la première cause de handicap après 40 ans, révèle une récente enquête de l'Association française de lutte anti-rhumatismale (Aflar).
Il faudrait d'abord revoir notre mode de vie
« Source de dégradation de la qualité de vie, l'arthrose est en augmentation depuis quelques décennies, explique le Dr François Rannou, qui a supervisé l'étude. En cause ? L'allongement de l'espérance de vie, mais surtout le surpoids et l'obésité, notamment pour le genou. Et des traumatismes mal soignés (entorses, fractures…), dus à des sports de loisir plus pratiqués qu'autrefois.
D'où l'importance de bien les traiter. » Des facteurs héréditaires et hormonaux jouent aussi un rôle, comme dans l'arthrose des doigts, qui atteint plutôt les femmes à la ménopause. Il n'existe pas une, mais des arthroses. Genou, hanche, vertèbres, mais aussi pieds, épaules… Les zones touchées varient selon l'âge et le sexe. La maladie pouvant évoluer différemment d'une personne à l'autre, par poussées lentes ou aiguës qui détruisent plus ou moins vite le cartilage.
C'est vrai, l'arthrose ne se guérit pas. Non seulement l'action des traitements reste modérée, mais certains médicaments ont tant d'effets secondaires que beaucoup ne les prennent pas. «Isolément, aucune solution n'est miraculeuse, c'est leur combinaison qui fait la différence, insiste le Dr Rannou.
En associant traitements médicamenteux et non médicamenteux, perte de poids et hygiène de vie adaptée, on peut vraiment soulager les douleurs et ralentir l'évolution de la maladie. » Une chose est sûre : plus on s'en occupe tôt, mieux on préserve ses articulations…
Les traitements possibles de l'arthrose :
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ains), type aspirine, ibuprofène… Ils sont utilisés en période de crise, en comprimés et/ou en crème, pour soulager la douleur et réduire l'inflammation. Du fait de leurs effets indésirables à long terme, surtout digestifs (risque d'hémorragies, toxicité pour le foie…), mieux vaut les prendre sur de courtes périodes.
- Les corticoïdes. Ils sont prescrits en comprimés ou en injection, en cas de fortes poussées qui ne sont pas soulagées par les antalgiques habituels. À long terme, eux aussi peuvent entraîner des effets secondaires non négligeables : prise de poids, déminéralisation osseuse, sensibilité aux infections…
- Les antiarthrosiques d'action lente (Aasal), dont les plus connus sont la chondroïtine et la glucosamine. D'une efficacité jugée modérée, ils doivent être pris au long cours. Ils ne sont toutefois pas à négliger, car nombre de patients voient leurs poussées douloureuses réduites et leur qualité de vie améliorée.
- Les injections d'acide hyaluronique. Leur but est de lubrifier l'articulation, généralement le genou.
Trois injections, peu douloureuses, sont pratiquées à une semaine d'intervalle. Là encore, l'effet reste modéré, mais certains patients disent constater un soulagement, qui persiste pendant plus de six mois.