L'ONU et l'UA insistent sur la coordination des efforts pour faire face au phénomène

Publié par DK News le 20-11-2018, 17h14 | 3

Des représentants de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de l’Union africaine (UA) ont insisté lundi à Alger sur la concertation et la coordination entre les pays africains pour faire face à la problématique de la crise migratoire, appelant les Etats africains à signer «le Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières».

Intervenant à l’occasion de la 2e édition de la Conférence internationale des ONG africaines membres de l’Ecosoc des Nations unies, qui a débuté ses travaux lundi à Alger, la commissaire et rapporteuse spéciale de la Commission africaine sur les réfugiés, les demandeurs d’asile et les personnes déplacées, Maya Sahli, a affirmé que «la crise migratoire devient de plus en plus préoccupante», évoquant le «drame de migrants qui décèdent en mer Méditerranéenne pendant leur traversée pour rejoindre le continent européen».

Abordant les causes à l’origine de ce phénomène, la commissaire de l’UA, qui a présenté une communication dans le cadre des travaux du premier panel consacré au thème «crise migratoire, paix, sécurité et développement en Afrique», a relevé essentiellement les conflits internes, le terrorisme, l’absence de bonne gouvernance et la pauvreté.

Elle a insisté, cependant, sur la migration pour des considérations économiques, précisant que 80 % des déplacements des populations de l’Afrique de l’Ouest sont dictés par ces facteurs tandis que les migrants de l’Afrique de l’Est sont liés aux problèmes sécuritaires et aux conflits.

Dans ce contexte, Maya Sahli a affirmé que l’Union africaine s’est penchée sur ce phénomène qui touche en premier lieu la frange des jeunes, depuis cinq ans afin d’élaborer des stratégies de lutte à même d’atténuer la situation de ces populations vulnérables.

La rapporteuse de la Commission africaine a souligné qu’il existe encore un problème de définition du statut du migrant dans de nombreux pays africains, assurant qu’il est nécessaire pour les Etats africains de lever ces «amalgames» et de se référer à la catégorisation de ces populations en détresse établie par l’UA et des instances de l’ONU.

Citant le cas des demandeurs d’asiles et réfugiés fuyant les conflits, Mme Sahli a invité les Etats africains à faciliter leur accueil et à assurer leur protection, soutenant que des mécanismes internationaux viennent en aide aux pays touchés par ce type de flux migratoires.

L’intervenante a sollicité, en outre, les Etats africains a élaboré des politiques migratoires qui prévoient l’intégration des déplacés, affirmant à ce sujet que les migrants peuvent constituer un «potentiel» et une «valeur ajouté».

De son côté, Kenza Aggad, chargée de recherche et expert au sein de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, a invité les Etats africains et les ONG à se rapprocher des organisations onusiennes pour mieux prendre en charge les migrants, assurant que ce phénomène est de plus en plus transversal (Sud-Sud) que vertical (Sud-Nord).

S’appuyant sur les données de l’ONU, Mme Aggad a ajouté que 38 % des flux migratoires ont été enregistrés à l’intérieur du continent africain, alors que l’immigration vers l’Europe est en diminution représente 35 % du phénomène.

Pour le dialogue et la coordination entre les pays africains et lesinstances internationales, Mme Aggad a appelé tous les membres de l’Union africaine a signé «le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières» qui sera présenté lors de la Conférence internationale sur la migration que compte organiser l’ONU les 10 et 11 décembre prochains.

Ce document, élaboré par les Nations unies, comprend 23 objectifs non contraignant, s’inscrit, selon la responsable de la commission économique pour l’Afrique, dans les objectifs de développements durables de l’Agenda de 2030, dans lequel les Etats signataires étaient engagés à coopérer au niveau international pour faciliter des migrations ordonnées, sûres et régulières.

Parmi les objectifs assignés à ce Pacte est de permettre à l’Afrique d’utiliser les migrations comme instrument de développement mutuel au service des migrants et des pays du continent dans le contexte de la coopération internationale.