Brexit: La Banque de France continue à se préparer à une éventuelle absence d'accord

Publié par DK News le 24-11-2018, 17h16 | 1

La Banque de France continue à se préparer à un éventuel échec des discussions entre l'Union européenne et le Royaume-Uni autour de l'accord sur le Brexit, a déclaré vendredi le gouverneur de l'institution François Villeroy de Galhau, citant notamment la compensation ou l'assurance comme sujets de vigilance.

L'UE et le Royaume-Uni se sont entendus la semaine passée sur un projet d'accord de retrait de près de 600 pages, qui doit répondre aux interrogations sur le départ du Royaume-Uni. Un sommet extraordinaire européen doit se tenir dimanche pour finaliser ce texte.

Mais «dans un contexte encore incertain, la prudence s'impose: même si nous ne la souhaitons pas, nous devons aussi nous préparer à faire face à une situation éventuelle» d'échec des discussions concernant cet accord, a déclaré M. Villeroy de Galhau lors d'une conférence à Paris vendredi.

Si un tel scénario venait à se réaliser, l'analyse de la Banque de France, tout comme celle de la Banque centrale européenne, ne fait pas ressortir à ce stade de risque majeur pour la stabilité financière.

Pour autant, certaines activités ne doivent pas moins faire l'objet d'une vigilance particulière, a prévenu M. Villeroy de Galhau.

C'est notamment le cas de la compensation, nom de cette activité cruciale consistant principalement à tenir la comptabilité des échanges entre acteurs financiers sur les places de marché mondiales et à garantir la bonne réalisation des transactions entre tous les opérateurs.

«La compensation des dérivés de taux mérite (...) un traitement particulier car les chambres de compensation britanniques occupent une position de quasi-monopole dans ce secteur.

En cas de +No Deal Brexit+ (Brexit sans accord avec l'UE, ) et en l'absence de mesures particulières, ceci pourrait représenter un risque» pour la stabilité du système financier, s'est inquiété M. Villeroy de Galhau.

Face à ce risque, le banquier central a plaidé pour le maintien à court terme d'un régime dit «d'équivalence», permettant sous certaines conditions aux chambres de compensation britanniques de continuer de fournir des services de compensation aux institutions financières européennes.

«Mais cette solution devrait clairement rester temporaire, sur une durée limitée à une grosse année», a-t-il prévenu.