Selon une étude de l'ONU: Le domicile est «l'endroit le plus dangereux» pour les femmes

Publié par Dk News le 26-11-2018, 15h51 | 5

Plus de la moitié des femmes assassinées dans  le monde en 2017 ont été tuées par leur compagnon ou des membres de leur  famille, ce qui fait du domicile «l'endroit le plus dangereux pour une  femme», selon une étude de l'ONU publiée dimanche.

Dans cette étude diffusée à l'occasion de la journée internationale pour  l'élimination de la violence contre les femmes, le Bureau des Nations unies  sur la Drogue et la Criminalité a calculé que sur un total de 87.000  homicides de femmes dans le monde en 2017, environ 50.000 (58%) ont été  commis par leur compagnon ou des membres de leur famille.

Environ 30.000 (34%) ont été commis par le partenaire de la victime. «Cela représente environ six femmes tuées toutes les heures par quelqu'un  qu'elles connaissent», a observé le Bureau des Nations unies sur la Drogue  et la Criminalité, basé à Vienne.

La grande majorité (environ 80%) des victimes d'homicides dans le monde  sont des hommes, mais «les femmes continuent à payer le prix le plus élevé  en termes d'inégalité hommes-femmes, de discrimination et de stéréotypes  négatifs», a déclaré le chef du Bureau de l'ONU, Iouri Fedotov.

«Elles sont aussi celles qui ont le plus de probabilité d'être tuées par  leur compagnon ou des membres de leur famille (...) ce qui fait du domicile  l'endroit le plus dangereux pour une femme», a-t-il souligné.

«Le fait que  les femmes continuent à être victimes de ce type de violences davantage que  les hommes dénote un déséquilibre dans les rapports de pouvoir entre hommes  et femmes dans la sphère domestique».

Selon les calculs du Bureau de l'ONU, le taux global de femmes victimes  d'homicide s'élève à 1,3 victime pour 100.000 femmes.

En outre, l'Afrique et les Amériques sont les régions du monde où les  femmes ont le plus de risques d'être tuées par leur compagnon ou un membre  de leur famille. En Afrique, le taux s'élève à 3,2 victimes pour 100.000 femmes, dans les  Amériques 1,6, en Océanie 1,3 et en Asie 0,9. Le taux le plus bas est observé en Europe, où il s'élève à 0,7.

Selon le Bureau de l'ONU, «aucun progrès tangible» pour combattre ce fléau  n'a été fait ces dernières années «en dépit de législations et de  programmes développés pour éradiquer les violences contre les femmes».

Les conclusions du rapport «soulignent le besoin d'une prévention de la  criminalité et d'une justice pénale efficaces pour affronter les violences  contre les femmes».

Le rapport appelle aussi à une meilleure coordination  entre la police et la justice pour que les auteurs de violences soient  tenus responsables de leurs actes. Le rapport préconise enfin l'importance d'impliquer les hommes dans les  solutions, notamment à travers l'éducation dès le plus jeune âge.