La situation des non-voyants de plus en plus précaire et préoccupante

Publié par Dk News le 02-12-2018, 16h16 | 4

La situation à laquelle sont confrontés les non-voyants à travers le territoire national "est de plus en plus précaire et préoccupante", a déploré le président de l’Association nationale des non-voyants "El-Irada", Abdelkrim Akkouche, appelant, samedi dans une déclaration à la presse à Bouira, les pouvoirs publics à apporter plus de soutien et être plus solidaire envers cette frange vulnérable.

"Notre situation est de plus en plus précaire, et elle s’aggrave davantage en raison de la cherté de la vie et du chômage dans lequel se débattent les jeunes non-voyants à travers le pays, surtout ceux ayant des diplômes universitaires", s’est plaint le président de l’Association El-Irada devant la presse.

Les handicapés visuels à Bouira ainsi que dans plusieurs wilayas du pays se plaignent de l’insuffisance de la pension sociale qu’ils perçoivent chaque mois qui est de l’ordre de 3000 dinars seulement. "Avec la cherté de la vie et le chômage, les non-voyants vivent dans la précarité la plus totale. Je lance un appel aux pouvoirs publics pour qu’ils interviennent afin de nous aider de façon à vivre dans la dignité en nous fournissant du travail", a souligné M. Akkouche.

"Nous demandons aussi l’augmentation de la pension sociale de 3000 DA actuellement à 10 000 DA au moins pour permettre de réduire un tant soit peu les souffrances des non voyants, notamment vu la conjoncture actuelle difficile", a-t-il insisté

L’Algérie compte plus de 220 000 personnes atteintes de cécité, dont près de 10 000 d’entre eux sont des jeunes, qui cherchent du travail afin de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles, a souligné le président de l’Association nationale "El-Irada". "Nous voulons que l’Etat œuvre pour faire travailler ces quelque 10 000 jeunes non-voyants, dont plusieurs d’entre eux ont des compétences et de la volonté pour travailler, afin de les insérer dans la société", a-t-il soutenu.

A Bouira, "nous comptons une quinzaine de jeunes non-voyants diplômés de l’université. Ils travaillent et ils ont pu réussir à améliorer leur situation, mais, il y’en a plusieurs autres qui n’arrivent pas à le faire et qui chôment", a indiqué M. Akkouche.

Ce dernier a déploré, entre autre, le fait de voir "certains handicapés visuels âgés mendier dans les rues de nos villes à travers le pays, c’est très touchant et accablant", appelant "le ministère de la Solidarité nationale et les pouvoirs publics à prendre urgemment en charge nos doléances".

Le président de l’Association El-Irada a saisi cette occasion pour appeler les responsables d'entreprises privés à œuvrer de façon à aider les non-voyants et à leur fournir notamment un emploi "dans certains postes où ils sont capables d’assurer le travail en toute responsabilité".

"Nous demandons un travail décent pour ces jeunes non-voyants afin de leur éviter d’aller quémander de quoi vivre et de se rallier au nombre déjà important des mendiants", a expliqué M. Akkouche, qui a appelé à la révision de la loi relative à l’obligation faite aux employeurs de compter au sein de leur personnel 1% des personnes handicapées et rehausser ce pourcentage pour donner plus de chance aux personnes non voyantes de trouver un emploi.

"Cette loi n’est pas appliquée, ce qui rend très difficile aux demandeurs d’emploi de trouver du travail. Plusieurs entreprises privés refusent de recruter des non-voyants, et c’est très décevant pour nous", a déploré le même responsable.