Théâtre: la relation homme-femme en toile de fond des représentations

Publié par Dk News le 07-12-2018, 16h10 | 5

Omniprésente dans la majorité des spectacles présentées jusqu’ici au Festival national du théâtre comique, ouvert le 3 décembre à Médéa, la relation homme-femme constitue, une nouvelle fois, la toile de fond des pièces présentées, donnant aspect plus au moins social à cette 12eme édition.

"Loin d’être un choix délibéré du Comité de sélection, les thèmes développés s’articulent, certes, autour de cette relation, mais le sujet autour duquel tourne la pièce va au plus profond des choses", atteste le Commissaire du festival, Said Benzerga, en faisant observer que "si d’apparence les thèmes sont identiques, l’approche diffère, par contre, et aborde des questions qui, en seconde deuxième lecture, ne font pas nécessairement allusion à cette relation homme-femme".

"Le sujet s’est imposé de lui-même, parce qu’il demeure, d’une part, un sujet social d’actualité qui intéresse de larges couches de la société et reflète, d’autre part, tout ce qui gravite autour de la quotidienneté, que ce soit dans les relations familiales, de couples ou dans la société, de manière générale", a-t-il expliqué. Ce choix est utilisé, a fait remarquer M. Benzerga , de "prétexte" pour "mettre en lumière les contradictions qui minent notre société, les conflits qui la tiraillent, les écueils que rencontrent l’homme et la femme à édifier une famille ou à réaliser leurs projets d'avenir".

Les auteurs des pièces en compétition pour la "Grappe d’Or" ont eu recours à diverses approches pour s’attaquer à des problématiques auxquelles sont confrontées les couples, a-t-il expliqué, citant le cas de la pièce "El-machroue" (le projet) où la vie de couple n’est qu’un "miroir" qui reflète ce qui se déroule dans la société, en focalisant sur les difficultés auxquelles se heurte ce couple pour parvenir à concrétiser son projet.

Les pièces présentées, depuis le début de la compétition, ont le mérite, estime-t-on, d’offrir l’occasion au public, à travers des approches comiques, de se faire sa propre idée des relations de couples, de mariage et de la place réelle de la femme au sein de la société.

Les pièces "El-machroue", "Hmar wa laou Tar" et "Zaouaedj Makhbari" (mariage en laboratoire), que le public a pu suivre, au cours des première et deuxième journées du Festival, sont une invitation au public pour "changer sa vision vis-à-vis de la femme, élément essentiel et indispensable à la construction d’une famille, et se débarrasser, surtout, des clichés et des idées près conçues à l’encontre de la femme", a soutenu M.Benzerga.

La pièce "El-Machroue", produite par l’association des activités de jeunes "El-Mostakbal" de la ville de Mascara, va s’essayer sur ce "terrain mouvant", en réadaptant le spectacle de Mounir Boumerdes, intitulé "Souk En-saa", qui traite des vaines tentatives du mari de sauver son couple, en venant à bout des obstacles et des tracas de la vie qui l’empêchent de mener à bien son projet, celui de bâtir une vie de couple stable.

Cet "échec" à parvenir à cette fin, le public va la redécouvrir dans la pièce "Hmar wa laoue Tar", de l’association du "Nouveau théâtre" de la ville des Isser (Boumerdes) et "Zaouedj Makhbari", produite par le Théâtre régional de Batna qui, sur fond de problèmes de ménages, s’attaque aux contradictions qui minent la société et leurs conséquences sur la relation de couple et celle entre les membres de la famille.