Le film Ben M'hidi "n'a été ni interdit ni censuré"

Publié par Dk News le 11-12-2018, 16h04 | 15

Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi a affirmé, lundi à Alger, que le film "Larbi Ben M'hidi", une des figures historiques de la Guerre de libération nationale, "n'a été ni interdit ni censuré", et que la commission de visionnage "attend toujours" une réponse concernant les réserves que le réalisateur "s'est engagé à lever".

Le ministre a apporté un démenti "catégorique" à la dernière déclaration du réalisateur Bachir Derrais sur "l'interdiction du film par le gouvernement", ajoutant que les différentes institutions de l'Etat, en l'occurrence les ministères de la Culture et des Moudjahidine "ne sont nullement intervenus" dans cette œuvre cinématographique.

Le problème du réalisateur "n'est pas avec le gouvernement mais avec une commission légalement habilitée à apporter son regard sur des films historiques traitant de certaines personnalités spécifiquement", a indique M. Mihoubi à l'ouverture d'une exposition sur "Les affiches de films algériens".

Le ministre a expliqué que M. Derrais, qui est également producteur exécutif, "n'a toujours pas levé toutes les réserves comme il s'était précédemment engagé" avec la commission, ajoutant que le dernier procès verbal de celle-ci montre que ces réserves "demeurent pratiquement telles quelles" et qu'il n'a levé que "très peu" portant essentiellement sur "des aspects de forme".

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Précisant que le film a été visionné à trois reprises par cette commission, constituée d'historiens spécialisés, M. Mihoubi a indiqué qu'"après de longs discussions et débats avec le réalisateur, elle a émis des réserves sur la forme et d'autres sur le contenu, représentant 45". Néanmoins, a-t-il poursuit, le réalisateur n'a pas tenu son engagement, ce qui a amené la même commission à renouveler sa demande à son adresse, à savoir la levée des réserves.

Le ministre a mis en avant "l'attachement" des ministères de la Culture et des Moudjahidines à l'aboutissement de ce film, en dépit de toutes "les transgressions" de M. Derrais, tels que "le retard accusé dans la réalisation" et "le non-respect du scénario original".

En conclusion, M. Mihoubi a affirmé que les deux ministères sont "les producteurs" de ce film et que Bachir Derrais "n'en est que le réalisateur et le producteur exécutif, et ne peut, donc, pas en disposer comme bon lui semble". L'exposition "Affiches de films algériens", réalisés depuis l'indépendance jusqu'au début des années 1980, se poursuivra jusqu'au 29 décembre, au Palais de la culture, Moufdi Zakaria.